Toulouse : un parent d'élève dénonce le manque de transparence sur les critères de sélection du concours de Sciences Po

Après l'annonce des résultats en mai dernier du concours commun des 7 instituts d'étude politique de Sciences Po, plusieurs lycéens ont manifesté leurs incompréhensions et leur déception. Un parent d'élève de Toulouse demande, lui, plus de transparence sur les critères d'admission.

"Pourquoi payer un concours si on sait d'avance qu'il n'y a aucune chance de le réussir ?", s'interroge un père de famille de la région de Toulouse. Sa fille en classe de Terminale a passé en avril dernier le concours commun des IEP (Instituts d'études politiques). Un concours divisé en deux parties : un dossier comprenait les notes obtenues en classes de Première et Terminale et une épreuve écrite à distance portant "sur des questions contemporaines." Ce parent d'élève assure que sa fille avait un très bon dossier et les félicitations de ses professeurs : "elle a montré sa copie à son enseignant qui lui a dit qu'elle avait fait une très bonne copie. Qu'elle ait eu un refus ça peut arriver mais je trouve que les critères de sélection ne sont pas assez clairs au départ. Il faut que Sciences Po soit plus transparent. Ma fille a préparé ce concours pendant son année de bac, pourquoi tout ce travail pour rien ?".

Avec une moyenne générale de 16 à 17 sur 20 au contrôle continu, notre aspirante à Sciences Po, n'a donc pas été sélectionnée. Elle était en concurrence avec des lycéens ayant plus de 18 sur 20. Devant le nombre de candidats toujours croissant mais avec une capacité d'accueil limitée, la prestigieuse école peut se permettre d'être de plus en plus exigeante.

Aujourd'hui, nous sommes plusieurs parents en colère. Pourquoi payer un concours 180 euros si tout est déjà fait d'avance.

Le parent d'élève.               

Les parents déplorent que l'école ne dise pas clairement qu'avec une moyenne inférieure à 17 ou 18 sur 20, les chances d'être retenu sont quasi nulles. Ce qui réduirait le nombre de candidats au concours.
Les parents voient dans ce "manque de transparence" une aubaine pour les finances de l'école, car plus il y a d'inscriptions au concours, ils étaient 14.000 candidats cette année en France, plus Sciences Po encaisse des recettes. C'est du moins l'équation tendancieuse que soulèvent plusieurs familles.

De nombreux candidats déçus

Lucille, élève en Terminale, a été elle aussi très déçue des résultats de son concours : "j'avais un bon dossier et une chance d'y arriver. J'ai préparé cela tout au long de l'année. J'ai l'impression que certains profils ont été privilégiés." Elle regrette que Sciences Po n'ait pas annoncé avant le concours les critières de sélection : "c'est tout simplement dommage", conclut-t-elle.

Sur Twitter, de nombreux lycéens ont, eux aussi, témoigné leur incompréhension face aux résultats du concours de Sciences Po. Des candidats qui avaient souvent de très bons résultats.

Sciences Po Toulouse reconnaît "un concours très sélectif" 

14 000 candidats pour moins de 10% de réussite, le concours d'entrée à Sciences Po est très sélectif. Ce que reconnaît Olivier Brossard, directeur de Sciences Po Toulouse : "je comprends que beaucoup de candidats soient frustrés, déçus des résultats. Depuis deux ans, nous n'organisons plus le traditionnel concours écrit. La sélection sur dossier est très difficile, nous avons beaucoup d'élèves qui ont 15, 16 de moyenne générale qui ne sont pas admis. Beaucoup de nos admis ont plus de 18 de moyenne. Nous espérons que la sitution sanitaire permette l'organisation du concours écrit l'année prochaine". 

Nous avons de plus en plus de candidats, 12% de plus l'année dernière. Malheureusement, nous ne pouvons pas accueillir beaucoup plus d'étudiants dans nos établissements. Donc forcément, nous ne prenons que les meilleurs dossiers. Sciences Po, cela reste le concours des meilleurs élèves de France. 

Olivier Brossard, directeur de Sciences Po Toulouse. 

Il assure que tous les candidats et les dossiers ont été traités de la même façon : "il n'y a pas eu de préférence pour les étudiants en première année à l'Université. Pour l'instant, nous avons sélectionné 2/3 de futurs bacheliers et 1/3 d'étudiants en première année à l'Université.".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité