Quelque 200 à 300 personnes se sont rassemblées mercredi devant le site historique de l'entreprise aéronautique toulousaine Latécoère pour protester contre un plan de sauvegarde de l'emploi qui va entraîner la suppression de 194 postes et 70 mutations
Un plan baptisé "Transformation 2020"Ce plan baptisé "Transformation 2020" vise à recentrer l'entreprise sur "son coeur de métier", les portes d'avions et les systèmes d'interconnexion mais aussi "à améliorer sa compétitivité" et "à l'adapter aux besoins de ses clients", selon la direction.
Ce plan prévoit notamment un investissement de 100 millions d'euros mais aussi la vente de l'unité Latécoère Service au groupe ADF (101 MEUR de chiffre d'affaires au 31 décembre 2015 et 841 collaborateurs) pour s'installer dans une nouvelle usine après un investissement de 20 millions d'euros.
"Le programme d'investissements est destiné à renforcer le leadership du groupe sur ses métiers à haute valeur ajoutée", avait expliqué Pierre Gadonneix, PDG de Latécoère, lors de la présentation du projet de vente de la filiale qui "contribuera à la réduction de la dette financière et au redéploiement" du groupe.
Pour la CGT un plan inadapté au projet industriel
Pour la CGT (1er syndicat/36% des suffrages),ce plan "n'est pas adapté au projet industriel qui le justifierait". Et de dénoncer "l'attitude spéculative" des fonds Apollo et Monarch, les actionnaires de référence de l'entreprise. En 2015, ils ont racheté la dette de 320 MEUR pour la transformer en capital.
"Ce plan est flou, abstrait, pas compréhensible", poursuit le responsable CGT Marc Berger, déplorant par exemple la vente d'un site et son remplacement sur un endroit en location.
"On détruit le site historique et il ne restera que la fabrication des pièces élémentaires. C'est inquiétant pour nous", poursuit M. Berger.
"Un carnage social"
Enfin, pour la CGT, même si les suppressions de postes envisagées par la direction ont déjà diminué "grâce aux négociations", passant de 236 à 194, le "carnage social" pourrait malgré tout être "plus important".
Soixante-dix redéploiements sont prévus à Gimont (Gers), une commune à une cinquantaine de kilomètres de Toulouse.
"C'est peu attrayant. Et ceux qui refuseront vont finir par être licenciés", craint l'élu CGT.
La direction de Latécoère ainsi que les autres syndicats (FO/32% et la CGC/32%) qui ne participent pas au mouvement n'ont pu être joints.
Le groupe Latécoère, sous-traitant de Boeing, Airbus ou encore Dassault, employait à fin 2015, 4.905 personnes dans 10 pays différents et son chiffre d'affaires consolidé s'élevait à 712,4 millions d'euros.