Après deux mois de blocage, l'Université toulousaine Jean Jaurès rouvre. Après l'évacuation policière, cette "rentrée" va se faire sous haute surveillance. Les anciens "bloqueurs" se sont réunis dans un hall sans incident.
Une reprise progressive et sécurisée"On a fait le choix d'une reprise progressive", a expliqué Richard Laganier, l'administrateur provisoire nommé à la mi-mars en plein blocage par la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mardi, à l'occasion de leur rentrée , les personnels administratifs et les professeurs ont dû se plier à des contrôles méticuleux d'identité pratiqués par quelque 70 agents de sécurité qui ont mis en place un barrage filtrant à l'entrée de l'université.
Un dispositif qui doit être lui-même sécurisé jeudi par un important dispositif policier.
Réunion des anciens"bloqueurs"
Environ 150 étudiants qui avaient participé à la grève et au blocage se sont réunis en début d'après-midi dans le hall de Psychologie de l'Université pour discuter de la suite du mouvement.
Ils ont appellé à une nouvelle assemblée générale sur le campus mardi à 12h30.
800 cours dès aujourd'hui
Ce jeudi, la direction de l'université attend "des flux plus importants" avec "en théorie, 400 cours le matin et 400 l'après-midi", a détaillé Richard Laganier, prévoyant cependant un "programme allégé" pour cette rentrée sous surveillance.
"Pas de policiers dans les facs"
"On ne veut pas de policiers dans nos facs", affirme de son côté Célian Mosse, le président de l'UNEF Toulouse, qui déplore le choix systématique du "recours à la violence" par la direction.
Le 9 mai dernier, le site, bloqué depuis le 6 mars, a été évacué lors d'une opération de police quelques jours après une décision du tribunal administratif ordonnant le déblocage.
Depuis, l'administrateur provisoire affirme qu'il souhaite poursuivre "le dialogue" avec les étudiants mais également éviter tout nouveau blocage.
Deux mois de blocage
En grève depuis mi-décembre, puis bloquée début mars, cette université flambant neuve nichée au milieu du grand ensemble du Mirail avait pris au cours des semaines des airs de ZAD.
Des empilements de tables et de chaises barraient l'entrée des amphithéâtres, et les murs jusque-là immaculés ont été couverts de tags libertaires, poétiques ou frontalement hostiles au gouvernement et au président de la République.
Des amphithéâtres et des bureaux avaient même été convertis en lieux d'accueil pour une poignée de réfugiés.
Selon la direction de l'université, les dégradations dues à l'occupation des locaux pourraient dépasser les 400.000 euros.
Vidéo : le reportage de Christophe Neidhardt et Virginie Beaulieu