Le Train à Grande Vitesse à Toulouse, un serpent de mer quadragénaire

Toulouse attend son TGV depuis 40 ans, mais cette fois-ci, c'est béton ! Et une nouvelle fois, on est prié d'y croire : le TGV à Toulouse, c'est pour 2029. Après l'annonce d'un nouveau calendrier des travaux de la LGV Bordeaux-Toulouse, retour sur un serpent de mer quadragénaire.

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Coucou, revoilà le TGV !  Cette fois, promis juré, c'est pour 2029,  foi de président du conseil économique social et environnemental régional (CESER) et d'Eurosud Team.

Selon Jean-Louis Chauzy en effet, les premiers coups de pioche de la LGV Toulouse-Bordeaux sont désormais prévus pour 2022 pour des travaux d'une durée prévue de sept ans. 

Un projet qui date des années 80

Nouvel avatar d'un projet envisagé depuis 40 ans et successivement reporté, le vieux serpent de mer de la ligne TGV refait encore aujourd'hui surface. 
C'est le succès de la ligne TGV Sud-Est entre Paris et Lyon qui conduit gouvernements et élus locaux à évoquer dans les années 80 une desserte LGV Paris-Toulouse. L’itinéraire privilégie un tracé passant par Bordeaux, plutôt que par Limoges, en raison notamment de la préexistence du projet de LGV Atlantique inaugurée dès 1989.

Le gouvernement valide le projet LGV en 1992 

La ligne Bordeaux-Toulouse, prolongée jusqu’à Narbonne, est alors inscrite au mois de mai 1991 au schéma directeur des lignes à grande vitesse par le comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT). Mais aucune échéance n’était alors fixée ni aucun investissement débloqué.

En 2004, Philippe Douste Blazy promet l'arrivée du TGV pour ...2015 

Entre 2002 et 2004, Réseau ferré de France lance des études préliminaires, destinées à déterminer plusieurs tracés possibles ainsi que les modes de desserte de Bordeaux, Toulouse, et des principales villes longeant le trajet. En aval, trois possibilités de tracé sont étudiées : au nord du fleuve, en longeant son cours, ou nettement plus au sud. Le coût de cette ligne est estimé aux alentours de trois à quatre milliards d’euros. En 2004, le maire de Toulouse de l'époque, Philippe Douste-Blazy, promet sans rire l'arrivée du TGV dans la ville pour...2015.
 
Le même jour, à l'issue de la même réunion, le président du Conseil Régional Martin Malvy,  ne prévoit l'arrivée du TGV à Toulouse qu'en ...2025.

Fin 2005, un débat public portant sur la ligne TGV Bordeaux-Toulouse a lieu. Ses conclusions confirment le bien-fondé du projet qui met Toulouse à trois heures de Paris.

Au mois d'avril 2006, Réseau Ferré de France (RFF) décide de poursuivre les études et en 2007 rend sa décision sur le projet Bordeaux-frontière espagnole. Parmi les options retenues, c'est le tracé sud, par l’est des Landes, qui est choisi, permettant une desserte du Béarn et du Gers. Un accord est conclu par les collectivités territoriales de Midi-Pyrénées pour le financement de cette nouvelle ligne, estimé à 36 millions d’euros par RFF. 

2009-2012, nouveaux retards 

Entre 2009 et 2012, le dossier prend du retard pour des questions de financement et de tracé. Par ailleurs, des opposants manifestent et déposent des recours judiciaires. On parle alors d'une mise en service en... 2020

À la suite du Grenelle Environnement, l’État s'engage à consacrer 16 milliards d’euros jusque fin 2020 à la réalisation de 2 000 kilomètres de lignes à grande vitesse, estimées à 250 milliards, dont la ligne LGV Bordeaux -Toulouse. Mais à la suite de la crise de la dette dans la zone euro, la plupart des projets de lignes à grande vitesse sont remis en question et la réalisation du plan de la loi Grenelle I compromise. L’abandon de la LGV Bordeaux - Espagne est plusieurs fois évoqué.

Mais les différents gouvernements en place confirment toutefois leur volonté de réaliser ce projet alors que naît une opposition menée par des associations écologistes.

Face à une politique de réduction des finances publiques, plusieurs chantiers ferroviaires sont repoussés. C'est le cas de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. Après des mois de négociations, le dossier est relancé pour une mise en service en 2024.

Au mois de mars 2015, la commission d’enquête d’utilité publique a beau rendre un avis défavorable sur la réalisation du projet ferroviaire du sud-ouest, la rentabilité socio-économique du projet et l’absence d’analyse de l’impact sur la biodiversité ont beau être dénoncés, le Conseil d’État rend en 2016 un avis favorable. L’ensemble du projet est alors déclaré d’utilité publique.

Arrêt du projet en 2017

Nouveau rebondissement au mois de juin 2017 : le tribunal administratif de Bordeaux annule la déclaration d’utilité publique. Le projet est suspendu dans un contexte de forte tension budgétaire. Au même moment, la Cour des comptes publie l’audit des finances publiques où elle critique le processus de décision politique dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire, laquelle "ne répond que très partiellement à une rationalité économique".

Le Président de la République Emmanuel Macron, le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, la ministre des Transports Élisabeth Borne et le  président de la SNCF Guillaume Pepy multiplient alors les déclarations favorables à un désengagement des projets de lignes à grande vitesse non encore terminés. Le ministre de l'écologie, Nicolas Hulot enterre le projet de ligne LVG Bordeaux-Toulouse.

Février 2018, Relance du projet pour 2030

Face à la mobilisation des collectivités locales d'Occitanie, le dossier est relancé. 

Le Conseil d’orientation des infrastructures préconise le maintien du projet de ligne grande vitesse Toulouse-Bordeaux. Son inauguration n'est alors pas envisagée avant 2027 au plus tard en 2037.

Au mois de juin dernier, l'Assemblée Nationale relance le projet à l'horizon 2030 en votant la création de sociétés de projets destinées à permettre le financement de la future ligne à grande vitesse.

Voir la chronologie de la Ligne à grande vitesse :




 
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