Il y aurait trop de restaurants en France. Selon l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), le secteur est même saturé dans certaines villes. Le syndicat patronal souhaite donc l’instauration d'un numerus clausus à l'image de ce qui se fait pour l'installation de médecins.
Dans les rues de beaucoup de villes françaises, au moment de la pause déjeuner, il est parfois difficile de faire son choix. Les centres regorgent de brasseries, cafés, snacks et autres salons de thé qui proposent des menus à des prix toujours plus attractifs. Selon la profession, il y aurait même trop de restaurants.
Une concurrence malsaine
L'an passé, 7 200 restaurants ont mis la clé sous la porte en France. Soit une hausse de 44 % par rapport à 2022. Pour l'Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), le secteur souffre d'une trop grande concurrence. Pour ces professionnels, il est grand temps d'encadrer l'installation des restaurants.
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"On peut ouvrir un restaurant à n'importe quel moment. Le problème c'est que nous avons des gens pas ou peu formés qui éprouvent ensuite beaucoup de peine à tenir leur entreprise et qui saturent le marché" reconnaît Jean-Christophe Carcenac, le Président de l'UMIH du Tarn.
Un numerus clausus
Le syndicat professionnel tire la sonnette d'alarme et veut réguler le développement non encadré des établissements mettant en péril toute la profession. L'UMIH avance désormais l'idée d'instaurer un numerus clausus.
Restaurants : Faut-il un numérus clausus ? #GrandMatin
— Sud Radio (@SudRadio) May 23, 2024
- Franck Chaumes, président de l’UMIH Restauration :"Il faudrait d'abord être sensible aux 2 200 restaurants qui ont fermé en 2024. Il ne faut pas rester inactif, il faut s'en préoccuper."
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"Il y a une nouvelle génération qui achète un magasin de vêtements ou de souvenirs pour en faire un restaurant. Et une fois que c'est transformé en restaurant, ça ne redevient jamais un magasin", explique Franck Chaumès, le président de l'UMIH restauration.
"Bien évidemment qu'on est pour la liberté d'entreprendre, on ne veut pas limiter le nombre de créations. Mais on voudrait et on va le demander au gouvernement, que dans certains secteurs sauvegardés, chaque maire puisse décider, de pouvoir limiter les ouvertures de restaurants" explique le restaurateur.
La menace de la restauration rapide
L'UMIH souhaite aussi que ce numerus clausus s'applique aux fast-foods. Selon le syndicat, les chaînes de restauration rapide sont de plus en plus nombreuses sur le territoire, ce qui représenterait encore plus de concurrence.