La jeune franco-turque d'origine kurde est soupçonnée par la justice turque d'appartenir à une organisation terroriste. Son avocate toulousaine et le président du comité de soutien vont tenter de faire le déplacement en Turquie pour son procès.
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"Il n'y a plus rien dans le dossier, clame l'avocate toulousaine Maître Agnès Caséro
, rien qui ne montre une effective préparation d'un attentat suicide". La franco-turque Ebru Firat, arrêtée le 8 septembre à Istanbul et soupçonnée par les autorités turques de préparer un attentat dans la capitale économique du pays, sera tout de même jugée le 8 novembre prochain, deux mois jour pour jour après son arrestation, mais les autorités judiciaires de Turquie semblent ne plus retenir que
"l'appartenance à une organisation terroriste" selon son avocate toulousaine.
"Elle a été arrêtée sur délation suite à un coup de fil anonyme, explique l'avocate,
et aujourd'hui, avec le doublement des peines suite à la tentative de coup d'Etat en Turquie, elle risque entre 10 et 20 ans de prison !"
Présence de ses soutiens sur place
L'avocate indique que pour elle comme pour son collègue turc l'accès au dossier est très difficile. L'avocate compte donc se déplacer en Turquie pour le procès, en compagnie du conseiller régional (Front de Gauche)
Jean-Christophe Sellin qui préside
le comité de soutien à Toulouse. La famille de la jeune fille qui vit à Toulouse, notamment sa tante, a donné son feu vert pour que les soutiens locaux fasse le déplacement.
L'appartenance à des organisations kurdes jugée terrorisme en Turquie
Pour la Turquie, les organisations kurdes (notamment le PKK) sont considérées comme terroristes. Or avant d'être interpellée à l'aéroport d'Istanbul en rentrant sur Toulouse où elle avait notamment une convocation chez Pôle Emploi,
Ebru Firat a participé aux combats contre Daesh dans le Kurdistan, notamment la libération des environs de Kobané. Pour les autorités turques la simple appartenance à ces organisations de combattants kurdes fait d'elle une terroriste.
Une analyse différente en France et en Turquie
Côté français (Ebru Firat a les deux passeports, français et turc), on voit en ces combattants anti-Daesh
de courageux acteurs de la lutte anti-terroriste. La Turquie n'a pas la même analyse, loin de là. Les avocats de la jeune femme espèrent donc que la justice turque ne sera pas trop sévère, Ebru Firat n'ayant rien fait de mal sur le sol turc. Ils espèrent aussi que les autorités françaises vont intervenir auprès de la Turquie pour permettre par exemple que la jeune femme puisse passer une partie de sa peine dans une prison française.