Les salariés du sous-traitant d'Airbus, Sabena Technics spécialisé dans la peinture d'avions, sont en grève depuis jeudi 6 octobre. Un nouveau conflit sur les salaires très bas dans ce secteur ouvrier. La CGT et FO demandent l'application de la prime Macron et une prime pour le décapage.
Dans un secteur industriel aéronautique peu habitué aux conflits sociaux, celui-ci interpelle. Depuis jeudi 6 octobre au matin, les salariés de Sabena Technics sont en grève sur le site de Cornebarrieu près de Toulouse.
100% d'ouvriers grévistes
Selon la CGT qui appelait (avec FO) les salariés à la grève, 100% des ouvriers étaient grévistes jeudi. "Ce n'est pas étonnant, 70% des ouvriers ont un salaire inférieur au SMIC ! Si on retire du salaire de base les tickets restos et le prélèvement à la source, ils touchent même pas 1300€ par mois", déplore Djamel Semmach syndiqué à la CGT.
Sur le site de Cornebarrieu, il y a environ 150 salariés dont 120 peintres qui interviennent sur les Airbus A320, A330 et A350. Beaucoup de turn-over, des jeunes, des intérimaires, avec des conditions de travail parfois difficiles. C'est pour cela que les grévistes réclament une prime de décapage, "car nous sommes exposés à des produits chimiques" précise Ryan Roman, délégué du personnel suppléant de la CGT.
Prime Macron, prime de décapage et indemnités kilométriques
Face à une inflation galopante, selon la CGT, les salariés auraient eu une augmentation de 50€ brut depuis 2014 et la création de cette entreprise à Cornebarrieu. "Nous demandons donc 1500€ de prime Macron, des indemnités kilométriques comme celles obtenues sur le site de Dinard en Bretagne et une prime de 2€ par heure pour le décapage", déclare Ryan Roman. Cette prime de décapage serait en vigueur chez les concurrents de Sabena et même sur les autres sites de l'entreprise, sauf celui de Cornebarrieu.
Une première réunion est intervenue jeudi avec la direction. Celle-ci propose 500€ de prime Macron et pas plus. Peu d'avancées également sur les indemnités kilométriques et la prime de décapage. Une seconde réunion avait lieu en ce début d'après-midi. "Nous n'avons rien obtenu de plus, déplore Djamel Semmach. Après 2h30 de négociations, n'y a toujours pas eu d'accord. Une nouvelle rencontre est prévue demain. Si rien n'est fait, la grève se poursuivra lundi."
Face à l'inflation et l'envol du coût de l'énergie, les salariés grévistes de Sabena espèrent faire tâche d'huile et servir d'exemple pour d'autres salariés précaires afin que le mouvement s'étende et prenne de l'ampleur.