Malgré les précipitations, la sécheresse se poursuit sur le bassin sud-ouest. Pour stocker l'eau, en prévision de la saison estivale, des transferts ont déjà lieu. Et le syndicat en charge de la gestion de la Garonne alerte l'État sur des risques majeurs.
Il pleut, mais la sécheresse est encore bien présente. Cette année encore, il faudra procéder à des lâchers d'eau pour soutenir l'étiage de la Garonne. Le syndicat chargé de sa gestion en appelle au gouvernement.
L'équivalent de 400 piscines olympiques
Chaque seconde, ce sont des litres d'eau qui s'échappent de l'écluse du Laudot à Saint-Felix-Lauragais. Au total, 1 million de mètres cubes vont transiter par ici. L'équivalent de 400 piscines olympiques. Cette ressource sera stockée dans le barrage de la Ganguise, historiquement bas, rempli à seulement 50% en ce début mars 2024.
"Il a beaucoup plu ces derniers jours et ces dernières semaines" confirme Jean Niquet, chef de service aux Voies Navigables de France. "Le maximum de ce qu'on a pu déstocker sera transféré dans le lac de la Ganguise. Tout ça pourra se reconstituer et ainsi, ne pas grever tous les usages de cette eau sur toute la saison 2024."
Des risques majeurs à craindre
Ce transfert va permettre d'anticiper les irrigations des agriculteurs du Lauragais à la période estivale. Mais aussi de venir en soutien d'étiage de la Garonne pour les besoins en eau potable. Car il y a urgence. Dans un courrier, le syndicat, en charge de la gestion de la Garonne, le SMEAG, alerte le gouvernement. Des risques majeurs sont à craindre.
Sécheresse. Renégocier avec EDF, trouver de nouvelles réserves d'eau : la stratégie pour satisfaire les besoins de la Garonne https://t.co/UdUboiHY3Y pic.twitter.com/Kgtg5t8Ow6
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) February 1, 2024
Pour le président du SMEAG, Jean-Michel Fabre, "90% de l’eau qui est lâchée chaque année provient des réserves gérées par EDF. Cette eau permet chaque année de maintenir le niveau des rivières, de préserver l'accès à l'eau potable, la bonne santé des milieux aquatiques, de l'agriculture locale et de certaines entreprises."
L'avenir des réserves d'EDF en question
Or le devenir des concessions EDF est depuis des années suspendu à des négociations entre la France et l’Europe. L'Assemblée nationale a voté, en troisième lecture, la proposition de loi visant à "protéger le groupe EDF d'un démembrement" et les débats se poursuivent.
Pour Jean-Michel Fabre, "les ministres de l'Économie et de la transition écologique doivent considérer les spécificités du bassin Adour-Garonne et garantir dès 2024, l'accès à l'eau des réserves hydroélectriques, comme c'est le cas depuis 30 ans aujourd'hui."
Situation hydrologique du mois de janvier 2024 en France : les précipitations sont déficitaires de près de 20% en moyenne, 46% des niveaux des nappes sont au-dessus des normales, les débits des cours d'eau ont diminué. #BSH
— gesteau (@gesteau) February 19, 2024
➡️https://t.co/BzZnurRB04 pic.twitter.com/BUNs4WfW7B
Un partenariat conclu entre le SMEAG, EDF, l'État et l'Agence de l'eau permet chaque année de disposer de volumes suffisants pour sécuriser les activités économiques et lutter contre les effets du réchauffement climatique.