Une équipe de scientifiques toulousains vient de mettre au point un nouveau vaccin qui pourrait changer la vie des personnes asthmatiques.
L'asthme est une maladie chronique qui gâche le quotidien d'environ 4 millions de personnes en France. Il se caractérise par une inflammation des bronches et une gêne respiratoire provoquée par l’inhalation d’allergènes, le plus souvent des acariens.
A l’heure actuelle, seuls les corticoïdes inhalés permettent de contrôler les crises. Mais dans les cas d’asthmes allergiques sévères, ce traitement ne suffit pas toujours. Il faut alors avoir recours à des traitements plus contraignants et plus onéreux pour les patients. Des anticorps à effectuer en injections pendant des années, voire tout au long de leur vie.
Un vaccin contre les asthmes sévères
Pour améliorer la vie des personnes asthmatiques, des chercheurs de l'Inserm, de l’Institut Pasteur en collaboration avec l’entreprise française NEOVACS, travaillent au développement d’un vaccin très prometteur.
Chez les asthmatiques, l'exposition aux acariens et autres allergènes déclenche une surproduction d’anticorps et de protéines appelées "cytokines de type 2". Ce phénomène entraîne une cascade de réactions : hyperréactivité des voies respiratoires, surproduction de mucus et difficulté à respirer.
Des résultats précliniques sur la souris encourageants
La vaccination de souris asthmatiques a permis de montrer une diminution très claire de la gêne respiratoire et une réduction de la production de mucus et de l’hyperréactivité des voies respiratoires. Et ce jusqu’à plus de trois mois après l’injection.
Nous ouvrons ainsi un peu plus la voie à l’organisation d’essais cliniques. Nous sommes actuellement en train de discuter avec tous les partenaires du projet pour mettre en place ces études chez l’humain.
Laurent Reber, directeur de recherche Inserm
Un espoir de traitement à long terme
Une vaccination contre l’asthme allergique représenterait un espoir de traitement à long terme pour les personnes malades. Autre atout de ce vaccin, il pourrait réduire les symptômes d’allergie liés à d’autres facteurs, puisqu'il cible des molécules impliquées dans la dermatite atopique ou l’allergie alimentaire. Des études précliniques sont d'ailleurs menées en parallèle dans les laboratoires de l'Inserm, de l'université Paul Sabatier et à l'institut Pasteur.