Dans une longue interview publiée sur ce site en intégralité, Philippe Dintrans, ancien international , considère que cette accusation est minable et que le docteur Jacques Mombet est pathétique.
L'ancien international n'a pas de mots assez durs pour critiquer le livre accusateur de Pierre Ballester.
« Rugby à charges, l’enquête choc »
Il n’est pas encore sorti mais fait déjà couler beaucoup d’encre. Le livre de Pierre Ballester, « Rugby à charges, l’enquête choc » lève le voile sur un sujet longtemps tabou : le dopage dans le monde de l’ovalie. Il s'appuie notamment sur le témoignage de Jacques Mombet, ancien médecin d'Agen.Sa sortie est prévue le 5 Mars prochain aux éditions la Martinière .
Dans ce nouvel ouvrage il présente un sport qui change, se métamorphose avec notamment l’arrivée du professionnalisme en 1995. Les corps des rugbymen évoluent, les masses musculaires poussent trop vite. Amphétamines, substances plus complexes, le rugby n’échappe pas au fléau du dopage.
Pour étayer son propos, il s’appuie sur des témoignages du monde du rugby des années 1970 et 1980, comme par exemple celui de Jacques Mombet, ancien médecin du SU Agen de 1960 à 1975 et du XV de France.
Celui qui fut président de la commission médicale de la Fédération française de rugby puis membre toujours actif du comité d’experts de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage, se souvient :
« Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby et ailleurs. Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient, d'autres non. Je me souviens d'un match de championnat, entre Fleurance et Marmande je crois, au cours duquel l'arbitre a pris peur ! Les joueurs avaient tous la bave aux lèvres, ils se mettaient des marrons même entre équipiers ! Il a dû arrêter le match. »
Autre échange hallucinant entre l’auteur et l’ancien médecin :
« Et au niveau du XV de France ?
- Comme c'était généralisé, je l'ai vu également en équipe de France. Ils avaient chacun leur pilule devant leur assiette lors du repas d'avant match. C'était comme ça à tous les matchs. Du Captagon surtout, du Maxiton parfois...
- A tous les matchs ?
- C'était systématique.
- Tous prenaient des amphétamines ?
- Ils étaient libres d'en prendre ou pas.
- Même les Blanco, Sella, Berbizier, que vous tenez en haute estime... ?
- Non, pas eux. Ou alors, c'était très exceptionnel. Mais rappelez-vous ce que je disais sur la banalisation des amphétamines à l'époque.
- Très exceptionnel, ça veut dire quoi ?
- En fait, ça dépendait des matchs et de leurs circonstances. Si la rencontre était importante, s'il y avait une revanche à prendre... C'était surtout les avants qui étaient concernés en raison du combat qui les attendait dans les mêlées, moins les lignes arrière.
- Avez-vous un match précis en tête?
- Oui, celui où cela s'est vu le plus. Vous vous souvenez peut-être du France-Nouvelle-Zélande de Nantes, en 1986. Les Blacks venaient de nous dominer une semaine plus tôt à Toulouse et, là, ils se prennent une rouste. [...]
- Mais qui leur donnait ?
- Eh bien, le docteur...
- Donc... vous-même?
- Non, l'autre [NDLR : Jean Pène, décédé en 2003]. Moi, je leur disais qu'ils n'en auraient pas avec moi ; je leur interdisais. »