Alors que se tient ce 4 janvier 2024 la journée mondiale du braille, le Centre de transcription et d'édition en braille, basé à Toulouse (Haute-Garonne), a choisi de proposer depuis un an des ouvrages au prix unique du livre pour les personnes aveugles.
Environ 700 €. C'est ce que vaut en moyenne la fabrication d'un livre en braille.
Depuis un an, le CETB (Centre de transcription et d'édition en braille), basé à Toulouse (Haute-Garonne), a décidé de proposer ses ouvrages au prix classique des livres, dont le prix est unique et fixé par l'éditeur depuis la loi Lang, en 1981 . Alors qu'a lieu, ce 4 janvier, la journée mondiale du braille, le vice-président de l'association, Jean Frontin, revendique la mesure : "Il y a quelques années, nous le vendions à 70-80 €. Je suis convaincu [par cette mesure], et je ne suis pas le seul. C'est une démarche importante, notamment pour les étudiants qui font des études supérieures".
Des ventes multipliées par trois
"Depuis que l'on a démarré cette activité, et surtout que les livres sont à un prix abordable, cela a déchaîné les foules", raconte Adeline Coursant, directrice du Centre de transcription et d'édition en braille à notre journaliste Pascale Félix.
Les ventes ont été multipliées par trois. Les embosseuses fonctionnent au sein de la structure à plein régime. Ces machines impriment les reliefs pour produire les livres destinés aux personnes aveugles. Ce jour-là, c'est le livre Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andrea, prix Goncourt 2023, qui est en cours d'impression.
Une mesure qui n'est pas sans conséquence pour l'association au niveau économique. "Nous avons décidé de tenter l'expérience sur nos propres fonds, c'est-à-dire que l'association perd sur chaque livre une somme d'argent non négligeable, raconte Jean Frontin. S'il l'on n'est pas soutenu par le gouvernement, du mécénat ou ce genre de choses, notre modèle économique ira dans le mur". L'association finance notamment ses activités avec d'autres actions pour aider les personnes aveugles, comme la transcription de relevés bancaires ou encore de menus de restaurants.
Savourer "le plaisir de lire"
Pour les personnes aveugles, ces transcriptions permettent de savourer "le plaisir de lire" à travers le format papier. "Écouter, ce n'est pas lire", décrit Jean Frontin. 8% de la production littéraire française est actuellement retranscrite en braille chaque année.