Mardi Odile Maurin, la présidente de l’association Handi-Social et quinze autres militants sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Toulouse dès 14h pour avoir bloqué un TGV en gare de Matabiau et avoir pénétré sur les pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac fin 2018.
Odile Maurin, présidente de l'association Handi-Social, va une nouvelle fois devoir s'expliquer devant les tribunaux pour avoir défendu le droit des personnes en situation de handicap. Avec quinze autres personnes, elle est convoquée mardi dès 14h devant le tribunal correctionnel de Toulouse (Haute-Garonne).
La justice leur reproche d'avoir entravé la circulation d'un TGV le 24 octobre 2018 en gare de Toulouse-Matabiau et d'avoir envahi les pistes de l'aéroport de Toulouse-Blagnac le 14 décembre 2018. Des actions fortes pour alerter précisément sur le manque d'accessibilité des handicapés dans la vie de tous les jours y compris dans les transports en commun.
" On nous parle d'entrave, or nous sommes entravés au quotidien "
Le collectif inter-association Handicap 31 qui fédère 23 associations était aussi au coeur de ces actions coup de poing et se dit aujourd'hui solidaire de ces militants convoqués devant la justice.
Joint par téléphone, la présidente de Handi-Social et également conseillère municipale de Toulouse, Odile Maurin ne décolère pas.
Nous sommes particulièrement en colère. Oser nous convoquer devant la justice pour nous parler d'entrave, pour une heure, alors que nous sommes entravés au quotidien dans notre vie, dans tous nos déplacements, c'est choquant.
Accusations de procès politique
Pour leurs avocats, c'est un procès politique. " Les actes militants sont le dernier moyen pour ces personnes en situation de handicap de se faire entendre et respecter. Avec cette convocation devant la justice, en les menaçant de prison et d'amende, on veut leur faire peur, les réduire au silence ! " explique Me Christophe Léguevaques, avocat de Odile Maurin et d'autres prévenus.
Pour Odile Maurin, la France ne respecte pas les lois sur le handicap.
" Demain on sera jugé par un tribunal qui ne respecte pas lui-même la loi sur les règles d'accessibilités pour les handicapés, c'est un comble ", conclut Odile Maurin.
Les 16 prévenus seront défendus par Mes Christophe Léguevaques, David Nabet-Martin et Arié Alimi, du barreau de Paris, l’avocat de Jean-Luc Mélenchon.
Ces personnes à mobilité réduite encourent jusqu'à 5 ans de prison et 18 000 euros d'amende chacun. Un rassemblement de soutien sera organisé dès mardi midi devant le palais de justice.