VIDÉO. Bagarre, scène d'amour, mais que font ces deux serpents qui s'entrelacent ? Que faire face à une couleuvre ou une vipère ?

Une vidéo enregistrée à Gaillac dans le Tarn ce samedi 31 août, montre deux serpents, des couleuvres vertes jaunes, s'enrouler frénétiquement. Les images sont impressionnantes. Mais quelle signification peut-on donner à cette danse effrénée ? Et que faire lorsque l'on fait face à ces reptiles ?

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Les deux serpents s'entrelacent frénétiquement sous l'oeil de la caméra d'un internaute, samedi 31 août 2024, à Gaillac dans le Tarn. Il ne s'agit pas d'un accouplement mais d'un combat entre deux couleuvres vertes jaunes mâles qui se battent pour conquérir un territoire occupé par une femelle. La chaleur et le temps orageux stimulent les reptiles qui vont s'affronter dans un combat spectaculaire, mais sans danger pour les protagonistes.

En effet, il n'y a jamais de morsure, les deux combattants cherchent seulement à se déséquilibrer jusqu'à ce que le plus fort parvienne à plaquer la tête de son adversaire au sol. Le vaincu quittera les lieux, laissant la place au vainqueur.

Quels serpents peut-on croiser en Occitanie ?

Entre le mois de mars et le mois de septembre, les serpents reprennent leurs activités entre bain de soleil, recherche de proies et de partenaires sexuels entre mai et juin.

En Occitanie, il existe 10 espèces indigènes de serpents, toutes protégées par la loi. On distingue deux familles de serpent, les couleuvres totalement inoffensives et les vipères qui peuvent représenter un danger.

On comptabilise 8 espèces de couleuvre en Occitanie :

  • La couleuvre à collier dont les femelles peuvent mesurer jusqu'à 2 mètres.
  • La couleuvre lisse qui ne dépasse pas les 70 cm et dont les écailles dorsales sont très lisses. Elle est surtout présente dans les massifs montagneux.
  • La couleuvre d'esculape qui peut également atteindre les 2m et que l'on retrouve plutôt sur la partie sud-est de l'Occitanie.
  • La couleuvre verte-jaune qui arbore une robe jaune verdâtre une fois adulte.
  • La couleuvre vipérine ou aspic d'eau qui passe toute sa période d'activité dans les cours d'eau.
  • La couleuvre de Montpellier, qui peut atteindre une taille totale de 2,55 m, ce qui en fait le serpent le plus grand d'Europe. Son aire de répartition se trouve autour du pourtour méditerranéen.
  • La couleuvre girondine ou Coronelle girondine qui vit essentiellement sur le pourtour méditerranéen.
  • La couleuvre à échelon que l'on croisera dans les garrigues du sud-est de la région.

Seule deux espèces de vipères sont recensées dans notre région :

  •  la vipère Aspic, la plus rependue dans notre région, mais qui est davantage présente sur la chaîne pyrénéenne, depuis le fond des vallées jusqu'à quasiment 3000 mètres d'altitude. On la retrouve aussi sur une partie du massif central.
  • la vipère péliade beaucoup plus rare que l'on peut croiser dans le tiers nord du massif central.

Couleuvres ou vipères ?

Il est parfois difficile de reconnaître le serpent devant nous.

Trois éléments peuvent vous donner des indices :

  • Les yeux des couleuvres sont ronds, ceux des vipères sont fendus.
  • Les couleuvres ont la tête recouverte de grandes écailles, les vipères de petites écailles.
  • Les vipères françaises dépassent rarement 70 cm.
  • Le corps des vipères est trapu, celui des couleuvres est plus effilé et plus mince.
  • Si vous êtes suffisamment près pour le voir, comptez les rangées d’écailles entre l'œil et la gueule du serpent. La couleuvre n’en possède qu’une, alors que les vipères en ont plusieurs.

Comment agir en cas de morsure de vipère ?

En moyenne, on ne dénombre que 200 morsures par an en France et, une fois sur deux, il n'y a pas injection de venin. Pour autant, les morsures de serpents ne doivent pas être pris à la légère. Le vendredi 23 août 2024, un enfant de 10 ans a été hospitalisé dans un état grave après avoir été piqué par serpent lors d'une randonnée dans les Pyrénées ariégeoises. Quelques jours auparavant, toujours dans les Pyrénées, un homme avait été héliporté après une piqûre de vipère aspic vers l’hôpital de Pau.

En cas de morsure, comme le rappelle l'Assurance Maladie, il ne faut surtout pas :

  • Poser de garrot ou faire de bandage compressif. L’utilisation d’une ceinture, de ficelle ou équivalents peut causer de graves lésions du membre mordu.
  • Appliquer de la glace ou de la pommade.
  • Sucer la plaie à la bouche ou à l'aspi-venin, l'inciser, la cautériser ou la comprimer.
  • Injecter une substance, sérum anti-venin, corticoïdes ou héparine sous-cutanée qui peuvent causer des complications bien plus graves que la morsure. L'utilisation des kits anti-venins est inefficace et retarde souvent la prise en charge.
  • Donner de l’alcool, du thé ou du café qui accélèrent le rythme cardiaque et favorisent la diffusion du venin. 

Et prendre les précautions suivantes :

  • Contacter immédiatement les secours.
  • Maintenir la victime au repos et empêcher tout mouvement. L'activité musculaire augmente la diffusion du venin et son action toxique.
  • Placer le membre atteint à un niveau plus bas que le reste du corps pour gêner la diffusion sanguine du venin.
  • Laver la plaie à l'eau et au savon et appliquer un antiseptique. Si possible, un antiseptique sans pigmentation, pour pouvoir détecter les changements ultérieurs de couleur de la peau.
  • Appliquez des sacs d'eau froide sur le membre affecté, enveloppé dans une serviette ou un chiffon. Il ne faut jamais mettre de glace directement sur la peau.
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