Ils ont entre 12 et 16 ans et ils dansent déjà dans la cour des grands. Le 3 décembre, dix adolescents toulousains ont été sacrés champions du monde de breakdance au Japon.
Ils sont impressionnants. Physiquement, ils arrivent à se propulser au sol, à se relever, et à se déhancher. Artistiquement, ils enchaînent les mouvements en symbiose avec la musique. Au gymnase de Colomiers, le breakdance est roi, et on replongerait presque dans le New-York des années 80.
Cette claque rétro, on la doit à 10 adolescents toulousains. Ils ont entre 12 et 16 ans, et ils sont depuis le 3 décembre 2022, champions du monde de la discipline (après avoir affronté en équipe, une vingtaine de nations, au Japon).
"On ne réalise pas ce qui nous arrive, on est tellement content !"
confie Jeanne, une des danseuses
Mais ce sport n'a rien de vintage. À leur manière, "les breakinkids" (nom de leur groupe), s'inspirent des codes de cette danse et se réapproprient l'univers avec modernité.
"Certains vont se démarquer par des mouvements fluides au sol, telle l'eau d'une rivière, d'autres vont vous accrocher le regard par des performances physiques spectaculaires", commente Abdel Chouari, leur coach, durant un de leurs entraînements.
"On est tellement fier d'eux"
Si les ados ont encore du mal à réaliser l'exploit accompli. Les parents eux, n'hésitent pas à exprimer leur joie. "On est tellement fier d'eux, oui on peut dire que je suis son plus grand fan", confie Olivier Valentin, le père d'Arthur l'un des danseurs. Mais ce sport a demandé beaucoup de sacrifices.
Chaque semaine, ces passionnés jonglent entre le collège, les devoirs, et les sept heures de cours de breakdance. "On a mis de côté beaucoup de repas de famille et d'anniversaire, mais ça en valait la peine", confie émue Géraldine Texier, la mère de Valentine, membre du groupe.
Dans cette vidéo, plongez dans les coulisses de l'entraînement des champions avec notre reportage :
Issu de la culture hip hop, ce sport est un moyen d'expression, de revendication. Il a été propulsé il y a 40 ans, par les communautés afro-américaines du Bronx.
En France, la discipline compte aujourd'hui près de 6000 licenciés.
Les danseurs sont appelés b-boy et b-girl. Selon Abdel Chouari, ses "b-kids" ont gagné le championnat grâce à leur bonne cohésion d'équipe, mais l'entraîneur, lui-même quadruple champion du monde, ajoute :
Ce qui fait un bon danseur, c'est un mélange entre la technique, l'artistique et l'originalité. Cela demande une bonne écoute musicale, c'est une discipline très complémentaire.
Abdel Chouari, entraîneur et quadruple champion du monde de breakdance
Il s'envole pour les JO 2024
Une annonce qui a secoué le monde du breakdance, c'est son entrée dans la course olympique. Relégué depuis son apparition à la culture "underground", ce sport va maintenant rayonner sur les podiums de l'une des plus célèbres compétitions sportives au monde.
Mais les partisans du breakdance restent mitigés face à ce changement. Mettre en lumière leur passion est tentant, mais "ils craignent que ce soit à l'encontre des valeurs de la discipline", confie Abdel Chouari. Il conclut : "on avait déjà nos propres compétitions pour se confronter les uns aux autres".
Dernier bémol, les JO 2024 n'ouvrent leurs portes qu'aux chorégraphies individuelles de breakdance. Exit donc le travail d'équipe…