VIDEO - Comment les offices HLM de Toulouse tentent de lutter contre les dealers

Les bailleurs sociaux se débattent pour effacer les tags dans certains immeubles indiquant les prix des drogues et les lieux de deal. Une bataille quotidienne au service des résidents. Exemple à l'immeuble Le Tintoret de Bellefontaine, au Mirail. 

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A coup de produits chimiques, de nettoyeur haute-pression et de pas mal d'huile de coude, deux agents du Groupe Les Chalets, bailleur social, s'activent ce mardi matin pour effacer les tags installés au pied de l'immeuble Le Tintoret et qui indiquent les prix des différents produits stupéfiants vendus sur place. Des inscriptions que nous avions révélées ici-même la semaine dernière et qui choquent à chaque fois les habitants. 

"On ne lâche rien" indique le bailleur social, qui gère environ un tiers des appartements de cet immense bâtiment et en tout 1576 logements sur le quartier du Mirail. Coût du nettoyage pour Les Chalets sur le quartier : 200 000 euros par an. Le groupe Les Chalets est le seul par ceux présents au Mirail à avoir sa propre équipe de nettoyage, les autres faisant appel à des prestataires extérieur.

Au Tintoret, le "client" est accueilli par un parcours fléché (photo ci-dessus) : des inscriptions le guident jusqu'au lieu du deal. Incessamment, les bailleurs sociaux effacent les tags. Mais ils sont réinscrits aussitôt.

Le trafic est endémique du quartier et gangrène la vie des habitants. Au delà du sentiment d'impunité qui permet aux dealers d'utiliser les murs des immeubles pour afficher, au grand jour, les tarifs de leur commerce, il faut aussi compter avec les éclairages régulièrement cassés ou obstrués pour plonger le soir les bâtiments dans le noir et faire prospérer le trafic en toute tranquillité. 

"Ces tags sont apparus au Mirail depuis 6 mois, sur le Tintoret depuis 2 mois à peu près, explique Stéphane Calt, directeur de la gestion locative aux Chalets. Nous intervenons pour effacer ou pour repeindre en cas de besoin, pour essayer de conserver un cadre de vie acceptable pour les habitants. On nettoie tous les jours et les sommes dépensées ne sont pas injectées ailleurs, pour de l'investissement ou de l'amélioration. Les habitants savent que l'on travaille pour leur confort même si le contexte est très compliqué". 

Un travail incessant. Un éternel recommencement car chaque tag effacé réapparaît le lendemain ou quelques jours plus tard. "Cela fait plusieurs mois que ça dure, confirme Christophe Amans du syndicat de police SGP. En fait, les dealers ne se cachent plus. Ils ne craignent ni la police, ni la justice et affichent maintenant leurs ventes, leurs tarifs au grand jour sur les murs. En faisant cela, ils provoquent la police sachant que quand on rentre dans le quartier, on est vite repérés et ils disparaissent". 

La solution "durable" semble ne pas exister. Malgré leurs efforts, les bailleurs sociaux sont impuissants face à la force des réseaux de trafiquants mais aussi à la demande. La publication de notre article montrant les photos de ces "tarifs" aux pieds des immeubles a suscité de nombreuses réactions d'internautes sur les réseaux sociaux allant notamment dans le sens d'une dépénalisation du cannabis pour casser les trafics. Une option qui n'est pas d'actualité. 

 

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