Muriel, Nicolas, Mathilde, Raphaël, Emilie et Guillaume sont des enfants de pieds-noirs. Nés après 1962, ils n’ont pas connu l’Algérie de leurs parents. Alors que la dernière génération de pieds-noirs est en train de disparaître, que conservent-ils de ce pan de l'histoire et de leur culture familiale ? Et que peuvent-ils transmettre ? Témoignages.
Plus de 60 ans après l’indépendance de l’Algérie et l’exode des pieds-noirs, que reste-t-il de la période française en Algérie aujourd'hui ?
A l'heure où la dernière génération de ceux qui ont connu l’Algérie française est en train de disparaitre, leurs enfants s’interrogent sur ce qu’ils peuvent transmettre de l’histoire et de la culture de leurs parents.
Tout au long du film, parmi ces enfants : Muriel, Nicolas, Mathilde, Raphaël, Emilie et Guillaume, tous témoignent de l’histoire de leurs parents, de l’exil, de la transmission et de leurs ressentis.
Comment se construire avec une histoire familiale douloureuse, dont il manque des pans entiers, certains restés au pays et d’autres, bien enfouis à l’intérieur de soi ?
Ce qui caractérise la population des pieds-noirs comme tout ceux qui ont vécu un traumatisme, c'est de se taire et protéger les enfants
Hubert Ripoll, psychologue
En effet, ces mêmes parents, interrogés dans un premier film tourné par la même équipe de 13 production, en 2007 "Les pieds-noirs, histoire d'une blessure", avouaient ne pas avoir parlé de cette période douloureuse.
Emilie, une des enfants, se confie "Je suis née en France, je ne suis pas algérienne, je ne suis pas espagnole non plus. En plus, je m’appelle Müller, mon arrière-grand-père était alsacien. En fait, je ne serai jamais ni complètement française, ni complètement espagnole, ni complètement arabe".
"Vous êtes peut-être pied-noire, tout simplement" lui souffle la voix.
Mais qui sont les pieds-noirs ? Et ils venaient d’où ?
Le film réalisé, en deux parties, nous retrace l’histoire de la communauté des européens qui s’est formée en Algérie à partir de 1830. De la vie qui s’est installée avec ses paradoxes, tantôt affichée comme conviviale, enthousiaste, mais aussi, moins drôle et beaucoup plus sombre. Car derrière le souvenir du bonheur disparu, se cachent des traumatismes et des non-dits, encore très ancrés.
Un traumatisme historique et humain avec la guerre, les massacres, le désespoir, la peur, les désillusions et la douleur de l’exil.
Une vie en France loin d’être idyllique "Je suis partie à contre-cœur" témoigne l’un des parents. Partir avec une seule valise. Mais que met-on dans une seule valise ? "Les clés de sa maison" renchérit une autre : 132 ans d’Algérie. Une durée suffisante pour prendre souche sur 5 générations et devenir un étranger dans son pays d’origine.
Pour les parents, une partie de vie restera à jamais en Algérie. Mais qu’en est-il de leurs enfants ? Comment ont-ils grandit ? Et que conservent-ils de leur histoire familiale ?
A voir dans le film en deux parties de Karine Bonjour et Gilles Pérez : "Enfants de pieds-noirs. Enfants du divorce", sur france.tv
Une coproduction 13 Prods / France Télévisions, avec la participation d’Histoire TV.