A la clinique de Verdaich, près de Toulouse, les patients peuvent pratiquer l’escrime handisport depuis le 13 février 2023. Atteints d’un handicap moteur des membres inférieurs, ce sport est un outil de rééducation. Accompagnés par des professionnels de santé, ils se battent en duel et contre la maladie. Rencontre
Redonner à ses patients le goût du combat. A la clinique de Verdaich, près de Toulouse (Haute-Garonne), un établissement de soins médicaux et de réadaptation qui prend en charge les patients atteints d’AVC, de traumatismes crâniens ou de blessés médullaires (relatif à la moelle épinière), cet objectif prend tout son sens. Pour les aider à se reconstruire physiquement et mentalement, la structure propose l'escrime comme outil de rééducation adapté aux patients.
Un intérêt pour l'escrime handisport
Damien Travesset est kinésithérapeute dans l’établissement. Il est aussi maître d’armes au club d’escrime de Muret. Engagé dans l'handisport, il propose depuis le 13 février 2023 des cours d’escrime auprès des patients de la clinique.
Damien est aussi accompagnateur de l’équipe de France aux derniers championnats d'Europe.
Une pratique de l'escrime en condition réelle
En tenue d'escrime et assis sur un fauteuil, les patients s'essaient à cette pratique. Tenir le fleuret, se lancer dans le combat et ne pas avoir peur.
Son premier cours a séduit une vingtaine de personnes qui ont découvert le sport et les bienfaits cognitifs et physiques qu'il procure. "Dans la tenue de l’arme, il y en a qui ont des difficultés de préhension car ils sont atteints d'hémiplégie c'est-à-dire qu'ils ont un côté dont ils ne peuvent pas se servir correctement dont ils n'ont parfois même pas conscience. Mais la préhension qu'ils ont au niveau de l'arme ou de la poignée à l'arrière est tout bonnement impressionnant" explique Damien, kinésithérapeute.
Pour Thierry, atteint d’un triple cancer et d’une paralysie partielle, participer au cours d’escrime est un moyen d’oublier la maladie pour un moment.
Le moral est très important. C’est la deuxième thérapie de la maladie. Si on n’a pas le moral on flanche et c’est fini. Donc il faut garder espoir malgré tout ce qui peut nous arriver dans la vie et se battre.
Thierrypatient de la clinique
Pour Meryem, 23 ans et victime d'un AVC il y a quelques mois, cette activité lui plaît car elle est entourée et ça lui permet de retrouver sa motricité et de faire du sport à nouveau.
Ce moment sportif et aussi un moment convivial où patients, personnels soignants se retrouvent pour assister aux combats. Cet atelier, s'il séduit, pourrait être proposé dans d'autres établissements de santé.
(Ecrit avec Sophie Pointaire)