"J’ai tout lâché pour étudier le métier de bergère" : en Catalogne, le métier de bergère se conjugue au féminin pour Merlès. Elle dénonce les clichés et quelques préjugés.
Merlès a tout quitté pour devenir bergère en Catalogne (Espagne). On me dit souvent : "tu n’as pas l’air d’une bergère, ça a l’air de quoi une bergère ? Ils imaginent le berger avec sa veste en agneau, ou quelque chose comme ça. Il y a ce cliché que c’est un métier du passé !" Merlès explique aimer ce qu'elle fait et c’est ici qu'elle a envie d’être.
Avant la bergère vivait en ville à Badalone près de Barcelone, un "boulot fixe, 40H par semaine, j’ai tout lâché pour étudier le métier de bergère". Ses amis étaient enthousiastes, sa famille un peu moins.
Selon elle, les femmes ont toujours été là, mais elles étaient dans l’ombre, "on ne leur a jamais accordé d’importance, aujourd’hui elles revendiquent leur rôle dans l’élevage dans l'agriculture."
La bergère s’occupe 150 chèvres de race malaguène, elle produit du fromage avec le lait de ses bêtes avant de vendre ses produits en vente directe. « Nous sommes deux femmes et il y a quelques préjugés » explique encore la bergère. Elles ont créé le réseau Eleveuses de Catalogne pour montrer qu’il y a des femmes qui portent vraiment des projets dans ce secteur, c’est aussi un moyen pour ces femmes de se soutenir les unes les autres.
Merlès a trouvé le bonheur en pleine montagne avec ses chèvres mais la vie est parfois difficile. "Le contact avec la nature c’est ce qui m’épanouit, ce qui me comble le plus. Il y a de l’amour, mais ce n’est pas suffisant". Les fins de mois sont souvent compliquées avec toutes les factures à payer et c’est dans ces moments-là que la bergère remet un peu en question ce métier.