Vraie ou fausse polémique. Les commerçants d'un célèbre marché en colère face à l'arrivée d'un locataire

L'attribution d'une loge à un nouveau commerçant, détenteur d'une société de distribution, au marché Victor Hugo à Toulouse en Haute-Garonne soulève la colère au sein des volaillers, éleveurs et autres gaveurs.

De père en fils, de mère en fille. C'est ainsi que se transmet, la plupart des loges du célèbre marché Victor Hugo au centre-ville de Toulouse en Haute-Garonne. Cette tradition assure la réputation du ventre de la Ville rose. L'arrivée d'un "grossiste", en lieu et place de la dynastie Penchenat qui a tiré le rideau le 31 octobre dernier, soulève la colère des artisans volaillers, gaveurs, et autres éleveurs, depuis une quinzaine de jours. 

"On était en colère parce qu'on s'est dit, demain un fromager peut vendre à Nestlé, à Danone... Et c'est ce qu'il ne faut pas. Il faut qu'on garde ce côté artisanal, savoir-faire. C'est pour ça que le marché Victor Hugo a cette réputation", souligne Christophe Samaran, volailler.  

" Si on a cette réputation et qu'il y a beaucoup de gens qui veulent venir, c'est bien pour ça, c'est parce que c'est un marché qualitatif dans tous les domaines." 

La commission "s'est fait berner"

Alertée par les commerçants, la commission d'attribution des loges du marché Victor Hugo et la mairie, ont compris qu'ils s'étaient faits "berner" lors de la sélection, ce que confirme, Jean-Jacques Bolzan, adjoint à la mairie de Toulouse en charge du "Bien manger" :  

" Je pense qu'on s'est fait berner lors de la commission, ce n'est pas le grand groupe mais c'est une petite société, les Farbos, y en a dans le Gers. Personne, ni les commerçants, ni nous mêmes n'avons été alertés que c'était une société grossiste, une grosse société qui voulait rentrer", assure l'élu.

La promotion de produits du Gers

L'explication est étonnante. Et la polémique estomaque le président de Farbos SAS, entreprise de production et de distribution, qui est loin d'être une entreprise inconnue dans le secteur. Elle est effectivement spécialisée dans la distribution de produits alimentaires frais et surgelés auprès de professionnels tels que la grande distribution, les collectivités et les restaurants.

Mais elle a un tout autre projet avec l'obtention de cette loge, destiné à ses enfants. "Je ne veux berner personne dans cette loge ! " se défend, Jean-Philippe Farbos.

"Je veux amener des produits haut de gamme, garder les mêmes fournisseurs qu'avait Mme Penchenat, des gens qui avaient amené de la qualité, des super produits. Je veux simplement étoffer ma gamme avec des produits gersois, étant moi-même gersois, je serai ravi de pouvoir aider les producteurs de mon département par rapport au canard, à la volaille, filière en difficulté. Il n'y a qu'à Victor Hugo où l'on peut faire connaître ces produits vu leur qualité et leur prix. Il ne s'agit pas de produits commercialisés que l'on ne peut retrouver dans la grande distribution, car ils sont trop chers."

Autant d'éléments qui avaient été transmis à la commission. Mais qui visiblement ne suscitent pas un bon accueil des commerçants déjà installés. Par peur de la concurrence ? 

Modification des membres de la commission

Pour éviter que cela ne se reproduise, la commission a pris en compte ce "bug". "Je vais renforcer cette commission en faisant rentrer un représentant de chaque commission, assure Jean-Jacques Bolzan. Ce qui permettra d'avoir un professionnel en face de chaque métier."

La concession a été signée pour un an, renouvelable. Un an pour démontrer son savoir-faire et prouver que la société Farbos y mérite sa place autant qu’un autre. 

(Avec Odile Debacker et Corinne Carrière) 

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