Les livreurs à domicile se mobilisent tout le week-end à Toulouse comme dans de nombreuses grandes villes. Ils dénoncent la baisse des prix des commandes et le flou sur leur rémunération. Ils se sont rassemblés à la mi-journée pour se faire voir et entendre.
Plusieurs syndicats appellent l'ensemble des livreurs Uber Eats à faire grève tout ce week-end. Ils dénoncent la baisse des prix des commandes et le flou sur leur rémunération.
Moins de 4 euros par livraison
Les livreurs Uber Eats et Deliveroo risquent de se faire rares dans les grandes villes ce week-end. Ils ont décidé de mettre pied à terre pour se faire entendre. Depuis ce samedi midi à Toulouse, plusieurs d'entre eux sont en grève. Ils ne prennent plus en charge les commandes. Un mouvement historique.
Des milliers de livreurs en grève partout en France pour des augmentations de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail.
— Sophie Binet (@BinetSophie) December 2, 2023
La France doit soutenir l’adoption de la directive européenne garantissant une présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes ! pic.twitter.com/KFTiroYjjr
À l'origine de leur colère, la baisse au 1er novembre de la tarification des courses Uber Eats qui a fait plonger leur rémunération de 10 à 30%. Les livreurs touchent désormais un gain inférieur à 4 euros par livraison. Impossible de travailler dans ces conditions "Les livreurs aujourd’hui sont des travailleurs précaires ou des sans papiers", explique Yohann Taillandier, secrétaire général CGT des livreurs ubérisés. "Les livreurs le disent, les plateformes les traitent comme des chiens. C'est un esclavage des temps modernes, avec une surveillance permanente et des sanctions".
"C'est un esclavage des temps modernes"
Saihoon est un jeune Afghan. Ce week-end il est en grève : Arrivé en France en 2020, il livre depuis 2 mois et sent déjà une différence sur son salaire : "Avant Uber Eats nous payait à la course et maintenant c'est au kilomètre", témoigne-t-il. "Alors si la course est en centre-ville, ça ne nous rapporte pas assez. Avec ce salaire en baisse et les taxes qui augmentent, je ne peux plus subvenir à mes besoins".
Vincent, lui, travaille pour plusieurs plateformes depuis 2018. À 43 ans, il se sent complètement abandonné : "C'est la seule profession qui ne fait que s'appauvrir alors qu'on nous appelle tous les jours", confie Vincent. "Je fais une trentaine d'heures par semaine pour un salaire de 400 euros, auquel il faut retirer 20% d'URSSAFF. "
Les plateformes contestent
Les syndicats réclament la mise en place d'une rémunération minimum par course, ainsi que le passage au salariat pour les livreurs. Contactés, Uber Eats et Deliveroo assurent prendre en compte les revendications des grévistes sans pour autant apporter de détails sur leur mode de calcul.
S'ORGANISER POUR GAGNER DE NOUVEAUX DROITS
— Livreurs CGT (@LivreursCGT) October 10, 2020
S'il n'existe pas de syndicat CGT dans ta ville, prends contact pour créer ton syndicat ! Donne-toi les moyens de t'organiser pour partir à la conquête de nouveaux droits ! pic.twitter.com/nKlUXZ5f5H
"Nous avons mis en œuvre des garanties renforcées" affirme Uber Eats. "Nous portons temporairement la garantie minimale de revenu horaire de 11,75€ à 14€. De son côté, Deliveroo "reste déterminé à soutenir les livreurs : "Nous échangeons régulièrement avec eux, et rappelons que notre priorité est de leur proposer une activité attractive."
Une réunion de négociations entre Deliveroo, le gouvernement et les syndicats a lieu mardi. En attendant, les livreurs se mobiliseront de nouveau demain vers 19 heures.