La ZFE, zones à faibles émissions, mise en place depuis le début de l'année 2023 à Toulouse (Haute-Garonne) est loin de faire l'unanimité. Les automobilistes les plus pauvres refusent d'en être victimes et les élus, de gauche comme de droite, ne sont pas satisfaits.
La ZFE aurait-elle du plomb dans l'aile ? Dans les agglomérations françaises, où elle est mise en place, la ZFE provoque la grogne des automobilistes et des partis de gauche. Du côté de la majorité, les élus considèrent qu'on peut mieux faire.
Une mesure de plus en plus contestée
La mise en place des ZFE provoque la grogne des automobilistes et des motards, qui dénoncent "un risque d'aggravation des inégalités sociales", les véhicules les plus vieux étant souvent aux mains des plus pauvres, qui ont besoin de leur voiture pour se rendre au travail dans une métropole.
Mais la contestation bruisse aussi désormais au sein de la classe politique. A Toulouse, les députés et les élus LFI-NUPES de la ville et de la métropole ont envoyé une lettre ouverte au maire Jean-Luc Moudenc pour demander la suspension de la zone à faibles émissions. Ils dénoncent "un système d'aides actuelles trop complexe, qui ne permet pas aux ménages modestes de s'équiper avec un véhicule électrique".
Une "bombe sociale" à retardement ?
On se souvient de la mesure des 80 km/h qui avait été à l'origine du mouvement des gilets jaunes en 2018. 5 ans plus tard, les élus de la majorité craignent aussi de voir ressurgir le spectre d'une nouvelle crise.
Le maire de Toulouse s'est montré critique envers l'Etat à l'occasion des voeux à la presse en janvier. Il demande "l'harmonisation des systèmes en France et le doublement des aides pour les foyers modestes."
Jean-Luc Moudenc, s'est récemment vu confier par le ministre de la transition écologique, une mission de travail pour faire remonter au gouvernement les difficultés rencontrées autour des ZFE. Le groupe doit rendre son rapport au gouvernement à la fin du premier semestre.
Une mesure écologique
Les Zones à faibles émissions (ZFE) sont entrées en vigueur dans 11 agglomérations françaises, dont Toulouse, en application de la loi "climat et résilience". L'objectif est de protéger les habitants de ces villes où la pollution de l’air est importante.
Au départ une bonne intention. Sauf qu'avec la mise en place des vignettes Crit'air, l'accès aux ZFE devient interdit aux véhicules les plus anciens, jugés trop polluants. Depuis le 1er janvier 2023, à Toulouse, sauf dérogation, les véhicules, qui arborent une vignette Crit'air 4 ou 5 ont interdiction d'entrer dans la zone. La loi d'orientation des mobilités, votée en novembre 2020, prévoit que toute agglomération de plus de 150 000 habitants en soit dotée d'ici à fin 2024 au plus tard.