Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu vendredi soir à Tarbes où il a rencontré les familles et collègues des 4 militaires tués à la mi-journée dans le crash de leur hélicoptère dans le secteur de Cauterets. Il a salué "de grands professionnels très expérimentés".
Le ministre de l'Intérieur est arrivé vers 22 heures à l'aérodrome de Tarbes-Laloubère. Dans un hangar du détachement aérien de la gendarmerie 4 tables recouvertes de fleurs avaient été dressées, avec les portraits des 4 gendarmes, décédés à la mi-journée après que leur hélicoptère a heurté une paroi dans le secteur de Cauterets, dans l'un des accidents les plus meurtriers de ce type ces dernières années.
Après s'être recueilli dans cette chapelle ardente, Bernard Cazeneuve a rencontré les familles ainsi que les proches et collègues des 4 militaires.
Devant la presse, il a ensuite rendu hommage à
"de grands professionnels très expérimentés, connus pour leur courage, pour leur dévouement, qui avaient déjà participé à des opérations de sauvetage extrêmement délicates".
"Chaque année, les gendarmes du PGHM sauvent des vies, ce sont plusieurs milliers d'interventions qui ont lieu, de nombreuses vies qui sont sauvées souvent en milieu hostile, dans des conditions d'intervention qui sont particulièrement périlleuses", a ajouté le ministre, en présence du directeur général de la gendarmerie nationale, le général d'armée Denis Favier.
En vidéo/le reportage de France 3 Midi-Pyrénées :
Cet accident, le plus grave jamais survenu pour un hélicoptère de la gendarmerie, a eu lieu à 12H10 durant une mission d'entraînement en altitude dans un secteur très difficile du pic de Vignemale, à Cauterets.
L'appareil de la gendarmerie de Tarbes, un EC 145, était en mission avec un pilote, un copilote et deux gendarmes de haute montagne, lorsqu'il a heurté une paroi pour une raison qui n'a pas encore été déterminée.
Les quatre gendarmes étaient mariés et pères de famille, âgés de 43 à 49 ans. Deux d'entre eux servaient au sein du Détachement aérien de la gendarmerie de Tarbes, les deux autres au Peloton de gendarmerie de haute-montagne de Pierrefitte-Nestalas, le plus vieux de la chaîne pyrénéenne.
L'accident est survenu entre 2.000 et 3.000 mètres près du couloir de Gaube, une faille profonde sur la face nord du Pic de Vignemale, haute de 600 mètres et en permanence gelée.
Le procureur de Tarbes, Eric Serfass, qui s'est déplacé sur place dans l'après-midi, a annoncé "l'ouverture d'une enquête du chef d'homicides involontaires, pour déterminer les causes de l'accident". "La météo était en apparence clémente", a-t-il déclaré, "le ciel est complètement dégagé, mais du point de vue du pilotage, cela ne signifie pas grand-chose", a encore ajouté le procureur, évoquant une "aérologie extrêmement complexe" en altitude.
L'enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de l'air. Le procureur Serfass a par ailleurs indiqué qu'un médecin "faisait partie de l'exercice d'entraînement" au sein d'une "équipe plus complète" et se trouvait donc également "sur la zone". Mais il n'a pu confirmer si le médecin avait été témoin de l'accident. Il s'agissait d'un exercice régulier visant à "entraîner les gendarmes, le pilote, et éventuellement le corps médical, à des manoeuvres de pose et de dépose sur des endroits délicats, éventuellement scabreux, où habituellement les équipages doivent porter secours", a précisé le procureur.