Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire pour "assassinat "et "atteinte à l'intégrité d'un cadavre" après qu'un jeune homme ancien militaire ait été arrêté et interné. Il est suspecté d'avoir tué un vieil homme et blessé un autre à Nouilhan le 15 novembre dernier.
Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire pour assassinat après que Jérémy Rimbaud, 26 ans, un ancien militaire a affirmé avoir mangé le coeur et la langue d'un nonagénaire à Nouilhan qu'il avait tué. L'information judiciaire, déclenchée mardi, a également été ouverte pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre et tentative d'assassinat", a précisé Jean-Christophe Muller, procureur de la République à Pau.
Jérémy Rimbaud, un ancien militaire de 26 ans, a tué le 15 novembre un retraité âgé de 90 ans à Nouilhan (Hautes-Pyrénées), village de 200 habitants, en lui fracassant le crâne avec un outil métallique. En état de délire mystique, il a dit aux enquêteurs qui l'ont interpellé le jour même avoir "obéi à un message d'origine supérieure". Il leur a dit avoir prélevé et mangé le coeur et la langue de sa victime. Au cours de son équipée, il a aussi blessé un autre villageois en le frappant également avec un objet métallique, avant d'être mis en fuite.
Toutes les investigations ont confirmé les déclarations de l'ancien soldat, qui avait quitté le Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers fin octobre, mais le mystère reste entier sur ce qui a fait basculer dans le cannibalisme ce caporal sans reproche ayant effectué plusieurs missions en Afghanistan.
Le 21 novembre, il a été interné dans une unité spécialisée dans le traitement des malades mentaux dangereux en Gironde. "A ce stade, aucun lien ne peut être fait entre son passé militaire et son état psychiatrique actuel", a ajouté le procureur de Pau. "Le parcours militaire de ce monsieur va faire l'objet d'investigations lorsque son dossier militaire nous parviendra, notamment sur le fait de savoir quelle était sa situation à son retour d'Afghanistan et si des troubles psychologiques ont bien été diagnostiqués", a déclaré le procureur de Pau, sans livrer davantage de détails.
France Bleu Béarn, le journal Sud Ouest et la République des Pyrénées ont rapporté ce samedi, citant le parquet, que l'homme avait été victime d'un syndrôme de stress post-traumatique. Selon Sud Ouest, cet ancien chauffeur de véhicules blindés légers "avait vu des militaires mourir ou être gravement brûlés en sautant sur une mine". La compagne avec qui il vivait récemment à Pau aurait pour sa part, toujours selon le journal, noté ses délires avant le drame. Elle l'aurait même filmé, une vidéo qui a été versée au dossier de l'enquête, menée par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse et de la brigade de recherches de Tarbes, rapporte encore Sud Ouest.