WEB REPORTAGE - Deux semaines après le déluge qui a dévasté Barèges, la violence du phénomène est toujours visible.  Le pari ? Rouvrir la commune aux touristes le 13 juillet. Pour les affaires certes, mais aussi et sans doute surtout pour le moral. Et parce que la vie continue, malgré tout. 

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Le Bastan, encore très fort, reste assourdissant et seul le bruit des engins de chantier qui s'activent parvient à le couvrir. Le déluge d'eau et de boue a tout emporté. La rivière a imposé sa loi, violemment, brutalement, mais heureusement sans faire de victimes. Des dégâts impressionnants, mais matériels.

Un village dévasté et, pour le moment, désert

Les rues sont vides, les volets fermés, les commerces déserts. Normalement à cette période à Barèges,  les touristes et les curistes se bousculent sur les trottoirs.

La route entre Barèges et Luz est coupée à plusieurs endroits et inaccessible jusqu'à nouvel ordre. Seul l'accès par le col du Tourmalet est possible, mais il n'est pas autorisé à tous. Les habitants permanents sont revenus dans leur village et tentent de prendre les choses en main.


Toutes les habitations ont été sécurisées. Sept maisons ont disparu du village, emportées par les eaux et la boue.

L'eau et l'électricité ont été rétablis. Les services s'organisent au minimum : les rendez-vous pour le pain, une permanence pour la pharmacie...pour le moment.


Pascal Arribet, deuxième adjoint, veut rester positif

Il faut remettre le village en marche et se dire que la vie continue. Nous n'avons pas le choix."


Au programme, de l'administratif, notamment avec les assurances, mais aussi beaucoup de terrain : suivre les chantiers sur les rives du Bastan et sur la route entre Barèges et Luz.

Tout est difficile dans ces moments là parce qu'il faut penser à tout."


Mais chacun l'assure, la solidarité fonctionne et tous s'épaulent du mieux possible.



Des habitants traumatisés qui vont de l'avant comme ils peuvent


Il y aura un avant et un après 18 juin.


Denis Fourtine est le propriétaire du camping La Ribède, évacué en urgence avant de se transformer en vaste champ de cailloux.

Denis avait beaucoup travaillé pour préparer et réussir sa saison touristique.

Elle n'aura pas lieu. "Les dégâts sont visibles, mais je vais rebondir. C'est l'occasion de réfléchir à un réaménagement professionnel, quitte à aller faire autre chose. Je suis correctement assuré, je n'aurai pas de mauvaise surprise, je suis serein de ce point de vue-là. Mais je connais des gens, des agriculteurs par exemple, qui sont matériellement et moralement sinistrés. Cela va être très dur pour eux."



Barèges, vaste chantier pour un moment encore


Barèges, pour le moment, appartient aux engins de chantiers et aux ouvriers en tout genre. Deux employés de la mairie de Campan sont venus donner un coup de main pour déblayer l'immeuble HLM envahi par la boue. Un travail de fourmi. Les deux hommes, inlassablement chargent et déchargent leur brouette.

Un peu plus bas sur la route, le ballet des tombereaux de 30 tonnes se poursuit inlassablement. Chacun son travail. Le département oeuvre à reconstruire la route, la commune et l'Etat à remettre peu ou prou, le Bastan dans son lit, sécuriser les berges et réparer les infrastructures. Les matériaux excédentaires qui sont dans l'eau sont évacués et réutilisés pour créer des zones d'emprise.

Jean-Marc  Sabatut coordonne les entreprises qui travaillent sur le chantier à la demande du département

Le plus difficile à Barèges, ce sont les accès. Tout est plus compliqué.

Il a fallu 4 heures, par exemple pour acheminer un engin depuis la Mongie à une allure d'escargot.

L'hôtel du Tourmalet en cours de destruction

Les difficultés s'accumulent pour la destruction de l'hôtel du Tourmalet qui doit être achevée ce lundi.  Le bâtiment protégeait le village et a donc pris le tumulte des eaux de plein fouet. Sa démolition est nécessaire. Mais il faut faire vite car s'il s'écroule dans le Bastan, la rivière envahira la rue principale.


Yves Louit, le patron de l’entreprise du même nom, spécialisée dans la démolition et les travaux publics

D'habitude, on a une ou deux contraintes, là il y a en a quatre. Une sur chaque côté du bâtiment. Les travaux préparatoires sont donc très longs.


En effet : 

  • La route doit restée dégagée car c'est le seul accès au village
  • Le Bastan a creusé un gouffre de dix mètres. Il faut absolument empêcher la bascule du bâtiment dans la rivière ainsi que toute chute de matériau.
  • En aval, il a fallu désolidariser l'hôtel du bâtiment militaire. Il tire en effet sur sa structure et risque de la fragiliser à son tour.
  • En amont, le terrain qu'il a fallu conforter reste accidenté et donc complique le chantier.

     


Rouvrir aux visiteurs le 13 juillet... le pari semble osé. Pourtant touristes et curistes trouveront le gîte et le couvert. Il faudra en revanche faire preuve de patience pour venir. L'accès à Barèges se fera par le Tourmalet et sera encore très difficile voire impossible par Luz. Il faudra aussi s'accommoder des chantiers en cours dans le village.

Le charme de la vallée demeure pourtant, encore et toujours. Surtout sous le soleil. Un charme et une beauté que les habitants espèrent suffisants pour faire revenir les touristes. Histoire de faire du bien aux affaires et au moral après un hiver perturbé par deux avalanches et un début de saison cauchemardesque avec les intempéries.
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