Les Hautes-Pyrénées sont le troisième département français de production de veau sous la mère, après la Corrèze et la Dordogne. La demande est élevée mais la production ne suffit plus. Une association tente de sensibiliser les jeunes agriculteurs à cette filière à forte valeur ajoutée.
En boucherie, on l'appelle veau fermier élevé sous la mère, veau de lait sous la mère ou veau élevé au pis...
L'expression "veau sous la mère", qui ne désigne qu'une manière très naturelle d'élever un jeune animal, est née après-guerre, pour souligner la différence entre une méthode ancestrale et l'élevage "en batterie"...
Aujourd'hui, c'est une filière et un label (rouge) très demandés, pour une production à forte valeur ajoutée.
On produit du veau sous la mère dans le grand quart Sud-Ouest de la France. Après la Corrèze et la Dordogne, les Hautes-Pyrénées sont le troisième département français en terme de production. On y compte 350 éleveurs.
Seulement voilà, ils ne sont plus en nombre suffisant. Quand d'autres filières agricoles sont en saturation, celle du veau sous la mère, elle, peine à approvisionner et à satisfaire une demande très importante.
Créée en 2010, l'association Veau sous la mère encourage les jeunes agriculteurs à s'installer dans ce secteur.
Pour cela, elle multiplie les actions de sensibilisation et tente de mettre en avant de nouvelles organisations du travail, qui allègent la charge d'une production assez exigeante. Se regrouper en GAEC (hors cadre familial), développer des modes de tétée "en libre-service", avoir recours à des remplaçants, solliciter l'aide à l'installation et à l'équipement des conseils régionaux : l'association sait répondre aux légitimes interrogations et réticences des jeunes agriculteurs qui souhaitent aussi disposer d'un peu de temps libre. En effet, aujourd'hui, trois éleveurs sur quatre ont un conjoint qui travaille hors de l'exploitation familiale.
L'association a également mis en place un système de parrainage, afin qu'aucun nouvel installé dans la filière ne se retrouve isolé.
Mais l'argument-phare est évidemment économique. La production de veau sous la mère offre la meilleure rentabilité à l'hectare d'herbe ou à la vache de toutes les productions du troupeau allaitant et dégage une trésorerie rapide et régulière.
Dans ce sens, les éleveurs laitiers, qui sont de plus en plus nombreux à jeter l'éponge, sont également sensibilisés à cette possible reconversion.
"On ne pourra développer cette filière d'excellence que si on augmente le nombre d'éleveurs", explique Francis Rousseau, animateur à l'association Le veau sous la mère.
Les chambres d'agriculture le disent bien, dans leurs rapports annuels. Grâce à un créneau haut de gamme (label) contractualisé, le veau de lait résiste à toutes les crises.
Voir ici le reportage d'Amélie Poisson et Jean-Yves Bascands, de France 3 Midi-Pyrénées :