A Trie-sur-Baïse, dans les Hautes-Pyrénées, le projet d'une usine de méthanisation est au centre de critiques. La construction de cette usine dans une zone artisanale, pourrait nuire à des entreprises voisines.
L'idée est venue des éleveurs. Parmi eux, Guy Doléac qui produit du lait transformé sur l'exploitation ou acheminé vers une usine de fabrication de yaourts. Ses bêtes "fabriquent" 1.200 tonnes de fumier. Avec une soixantaine d'éleveurs, il veut utiliser ces déjections pour produire du gaz.
"L'intérêt pour nous c'est de pouvoir transformer au-delà des digestats qui ressortent des méthaniseurs, de les déshydrater avec un granulé sec que l'on peut épandre après sur nos parcelles de la même façon qu'on le faisait avec nos lisisers mais de les épandre au moment où la plante en a besoin", explique Guy Doléac.
Cela s'appelle la méthanisation et le mot même fait peur. Il suscite en tout cas la polémique car le site, implanté sur une jardinerie abandonnée, sera voisin d'un supermarché, d'un charcutier artisanal et... du fleuron de l'économie de Trie-sur-Baïse, fournisseur en bois pour les fabricants de tonneaux. Lequel craint un risque sanitaire.
Agrogaz, société qui regroupe 48 éleveurs-actionnaires, se veut rassurant. "Le projet de méthanisation ne rejette abolument rien dans l'air comme pollution. Ce projet côté environnemental est exemplaire et on rassuerera les citoyens et les industriels s'ils veulent nous écouter. Aujourd'hui, on est dans un dialogue de sourds", explique Michel Dubosc, président d'Agrogaz.
L’association de protection de l’environnement de Trie-sur-Baïse appelle en tout cas à un rassemblement devant la mairie le samedi 6 juin à 8h45. Au même moment se déroulera la dernière réunion des commissaires enquêteurs de la Préfecture.
Voir ici le reportage de Régis Cothias et Jean-Yves Bascands, de France 3 Midi-Pyrénées :