Dans un rapport, la chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées épingle le déficit structurel de la station de ski de Luz-Ardiden, conséquence entre autres de la baisse de fréquentation. La régie des sports d'hiver de Luz-Ardiden doit maintenant faire face à des choix stratégiques difficiles.
L'analyse de la chambre régionale des comptes de Midi-Pyrénées est sans appel : la station de sports d'hiver de Luz-Ardiden souffre de sa difficulté d'accès (route fréquemment bloquée en raison des intempéries), de l'absence d'hébergements et d'infrastructures de location de matériel de ski en pied de piste.
Pour ces raisons, toujours selon le rapport de la chambre régionale des comptes, la station est en déficit structurel. Les recettes d'exploitation n'ont augmenté que de 4 % entre 2009 et 2012, alors que les dépenses progressaient de 15 %. La fréquentation est en baisse de 4 % entre 2000 et 2012, alors même que toutes les autres stations adhérentes à la SEM Nouvelles Pyrénées connaissent à l'inverse une hausse de leur fréquentation de 16 %.
Quand Luz-Ardiden enregistre, pour la même période, une hausse du chiffre d'affaires de 27 %, les autres stations pyrénéennes en comptent 72 %.
Pour l'institution, la régie des sports d'hiver de Luz-Ardiden est maintenant face à des choix stratégiques difficiles, à l'horizon 2017. Il y a d'une part la nécessité de renouveler une partie de son parc vieillissant de remontées mécaniques, de l'autre l'obligation d'enrayer cette baisse de fréquentation. Deux scénarios se profilent : soit la régie redéploie ses remontées "en vue d'adapter son offre à une clientèle plus familiale" (coût estimé entre 1,15 millions d'euros et 3,15 millions d'euros), soit elle crée une ou deux remontées lourdes, afin d'assurer la liaison avec la station de Cauterets d'une part et la vallée de Luz-Ardiden d'autre part. Cette dernière option coûterait entre 19 et 44 millions d'euros, un "pari très risqué", selon la chambre régionale des comptes qui souligne que ni la régie, ni les collectivités locales ne peuvent assumer un tel investissement.
L'institution souligne que les comptes de la régie sont globalement fiables mais que de petites améliorations peuvent être apportées dans la gestion. Pas de nature toutefois à redresser la barre de manière significative...