Selon des documents obtenus par Médiapart, des écoutes interceptées par la gendarmerie auraient révélé que Gérard Trémège (UMP) et ses proches étaient tuyautés en toute illégalité par la procureur de Tarbes dans une vaste affaire de marchés publics truqués
Impliqué dans une vaste affaire de marchés publics truqués, le maire de Tarbes, Gérard Trémège (UMP), saurait tout ou presque de l'enquête judiciaire qui le vise. Des écoutes interceptées par la gendarmerie auraient révélé que l'élu et ses proches étaient tuyautés en toute illégalité par la procureur de la ville, selon des documents obtenus par Mediapart.
Après des perquisitions vaines à la mairie de Tarbes, les gendarmes enquêteurs de Toulouse auraient eu l'impression que "le ménage a été fait".
Depuis plus d'un an, ils enquêtent, en effet, sur l'existence possible d'un vaste système de trucage de plus de deux cents marchés publics.
cette affaire a donné lieu à l'ouverture en juin 2013 d'une information judiciaire au tribunal de Pau pour « prise illégale d'intérêts », « favoritisme », « détournements de fonds publics » et « blanchiment » visant le maire de Tarbes.
Médiapart dit s'être procuré les conclusions d'un rapport de la gendarmerie daté du 25 mars 2014 et remis à la juge d'instruction de Pau en charge de l'affaire.
Ce document ferait état de " l'ingérence" de la Procureur de la République de Tarbes, Chantal Firmigier-Michel, dans une enquête dont elle n'est plus saisie.
Le document relaterait ainsi ses différentes interventions, sous des formes très diverses, dans le dossier qui menace le maire de sa ville, dont elle apparaît proche.
Vidéo : le récit de Régis Cothias
La réaction de Gérard Trémège (extrait d'un communiqué de presse du 31-10-2014)
"... Cette pseudo presse qui se prétend mieux renseignée que quiconque, va chercher dans la vacuité du dossier des explications lamentables de collusion et de fuites d'information. On peut à ce titre légitimement s'interroger : vers qui l'information suinte t'elle le plus ?...
Je tiens à rappeler que, dans cette enquête ouverte depuis près d'un an et demi, il ne m'a jamais été demandé de m'expliquer et je n'ai jamais eu l'occasion ni d'avoir accès au dossier ni de faire la moindre déclaration publique. ..."
La réaction de Chantal Firmigier-Michel (interrogé au téléphone par Régis Cothias)
"Je m'inscris en faux sur l'ensemble des allégations de Médiapart. Je juge le procédé indigne et ignoble. Je réclame une inspection des services judiciaires à Tarbes."