Le week-end du samedi 13 mai, Lourdes a accueilli la 63e édition du pèlerinage militaire international. Une délégation ukrainienne a fait le déplacement avec à sa tête, la ministre adjointe de la Défense et le responsable des aumôniers militaires. Témoignages.
En pleine préparation de sa contre-offensive, le président ukrainien poursuit sa tournée européenne. Dans le même temps, son adjointe à la Défense, Hanna Maliar, est lundi 15 mai à Toulouse (Haute-Garonne). Avec sa délégation, elle a participé le week-end dernier au pèlerinage militaire international. Une première pour ce pays en guerre.
Des aumôniers pour la première fois dans l’armée ukrainienne
“En France, la tradition des aumôniers militaires est très ancienne et très structurée. C’est donc important pour nous de rencontrer les aumôniers français afin d’apprendre de leur expérience”, explique Hanna Maliar. En Ukraine, les aumôniers militaires, ces soutien religieux aux membres de l’armée, n’existent que depuis cette année. Dans ce pays où la religion tient une place centrale, participer au pèlerinage militaire de Lourdes était indispensable.
“Chez nous, il existe un dicton : Dans les tranchées, il n’existe pas une seule personne qui n’ait pas la foi”, insiste l’adjointe au ministre de la Défense d’Ukraine, entre deux réunions téléphoniques avec son pays. “On se devait donc de venir pour les âmes de nos combattants mais surtout pour celles des victimes de la guerre. Bien évidemment, nous sommes aussi venus prier pour la victoire de l’Ukraine.”
Un soutien spirituel international
Pendant 3 jours, la délégation ukrainienne a pu échanger avec les aumôniers militaires des autres pays. “Nous nous sommes sentis soutenus et compris par le reste du monde. Nous avons ressenti une vraie solidarité de leur part”, s’émeut Mykhail Koltoun, le responsable des aumôniers militaires de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine. Nous avons aussi ressenti une vraie compréhension de nos besoins : une aide militaire bien sûr, mais aussi une aide dans la prise en charge et l’assistance de nos blessés.”
Nous avons aussi ressenti une vraie compréhension de nos besoins : une aide militaire bien sûr, mais aussi une aide dans la prise en charge et l’assistance de nos blessés.
Mykhail Koltoun, responsable des aumôniers de l'armée ukrainienne
Un soutien ressenti de manière encore plus vive par cette mère ukrainienne. En 2015, Alla Laboutkina perdait son fils lors de la première invasion russe. Ce dernier, Dmytro Laboutkina était attaché de presse pour l’armée. Il filmait alors les combats. “J’ai été très touchée par le soutien des personnes rencontrées à Lourdes”, confie Alla Laboutkina. “Ces petits gestes, ces petits mots signifient beaucoup pour moi et les autres familles. Ils nous rappellent que nos enfants ne sont pas morts en vain. Venir à Lourdes, c’est aussi une nouvelle occasion de prier pour la victoire de l’Ukraine.”
Des armes pour gagner la guerre
Dans la droite lignée du Président ukrainien, Volodymyr Zelenski (lui-même de passage à Paris ce dimanche 14 mai), la visite de sa ministre adjointe à la Défense, Hanna Maliar est l’occasion de renouveler la demande d’aide militaire du pays. “Nos militaires ont besoin d’aide, ils ont besoin d’armes. Ils sont motivés et courageux mais il faut comprendre qu’en face, les Russes sont mieux armés et plus nombreux. Nous n’arriverons pas à tenir sans aide de l’Europe et de l’Occident”, rappelle-t-elle. “Ces derniers jours, nos forces ont pu gagner du terrain autour de Barmouth mais pour libérer les populations et gagner d’avantage de terrain, nous avons besoin d’armes.”
A l’occasion de la 63e édition du pèlerinage militaire international de Lourdes, 14 000 personnes venues de 38 pays différent ont fait le déplacement pour prier et échanger ensemble sur la guerre, et le retour à la paix.