Il s'est engagé en Ukraine dès le début du conflit. Depuis un an, Brandon Nicolas se bat auprès de l'armée ukrainienne. Touché à la jambe et hospitalisé depuis quatre mois, ses convictions sont intactes.
Il y a plus d'un an, il ne connaissait l'Ukraine qu'à travers les clubs de football de Donetsk et Kiev. Aujourd'hui, Brandon Nicolas considère ce pays comme sa deuxième patrie. Celle où il veut vivre après avoir combattu.
"Je ne pensais vivre que trois mois"
Pour ce Montalbanais de 27 ans, son histoire avec l'Ukraine commence au début de la guerre. Dès l'invasion russe, l'ancien militaire franchit le pas et décide d'aller "défendre la population" sur le front. Sans passeport en poche, mais conscient des risques qui l'attendent, il se présente en Ukraine. Enrôlé dans la légion internationale, il participe à la guerre en première ligne. Face à la violence du conflit, il ne pensait "vivre que trois mois".
"Je savais à quoi m'attendre niveau combat. Je savais que ce n'était pas comme dans un jeu et que ça ne serait pas une partie de plaisir", commente-t-il sobrement depuis son lit d'hôpital, joint en visio par France 3 Occitanie.
Cette notion de danger, Brandon l'a touchée de très près, le 4 décembre dernier. Lors d'une attaque des forces spéciales, il est blessé au ventre, au bras et à la jambe. "C'était lors d'une mission d'observation. On s'est fait prendre à partie à plusieurs endroits. On a eu des blessés et des morts, mais tous ceux qui étaient encore en vie ont pu être pris en charge".
Des contacts réguliers avec la France
Depuis, il est soigné dans un hôpital de province. Mais l'appel du terrain se fait pressant. "S'ils m'avaient amputé de la jambe, je serais aller combattre avec une seule jambe" prévient-il, comme gage de son engagement.
En France, Brandon a laissé sa fille et ses parents, mais garde avec eux un contact très régulier. Avec son père, ancien militaire également, ils s'appellent quotidiennement.
D'abord surpris par le choix de son fils, Thierry estime qu'il en aurait fait de même à son âge. "Je peux le comprendre et je comprends tous ceux qui partent là-bas", assure le père de famille, interrogé par une équipe de France 3 Occitanie. "C'est un choix personnel qui n'est pas évident. Il faut avoir le courage et la volonté de le faire".
S'installer en Ukraine
Même au fond de son lit d'hôpital, Brandon assure ne pas avoir le mal du pays. Seule la gastronomie française, celle du sud ouest particulièrement, lui manque, "le cassoulet et le magret de canard" dit-il dans un sourire. Pour le reste, la mentalité ukrainienne, le coût de la vie et la renconstruction à venir du pays l'ont séduit. "Ce que j'aime ici, c'est qu'ils n'ont rien et qu'ils donnent beaucoup. Je vais essayer de rester tout le temps ici. Après la guerre, il y aura des choses à faire, il faudra reconstruire".
La première reconstruction pour lui est physique. Elle devrait passer par une opération pour retirer la balle, toujours logée dans sa jambe.
(Tous propos recueillis par Emmanuel Watt et Jean-Luc Pigneux.)