Un collectionneur de papillons des Hautes-Pyrénées a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Tarbes à 1 000 euros d'amende pour détention d'espèces protégées.
C'est un collectionneur passionné qui a comparu devant le tribunal correctionnel de Tarbes, ce mardi 1er septembre 2020. Cet homme possède plus de 10 000 papillons et coléoptères. Mais parmi ses trésors, il en détenait quelques uns achetés ou capturés illégalement. Un délit qui lui a valu une condamnation à 1 000 euros d'amende et au versement de 200 euros de dommages à France Nature Environnement (FNE) Midi-Pyrénées et à son antenne départementale FNE 65 qui s'étaient constituées partie civile. Les insectes placés sous scellés au moment de l'enquête par les agents de l'Office national de la faune sauvage (ONCFS) ont été confisqués.
Ce jeudi, France Nature Environnement se félicite de la condamnation de "ce collectionneur de plus de 10 000 papillons qui connaissait très bien la réglementation".
On est satisfait qu'il y ait eu une audience correctionnelle mais globalement, on aimerait que la pratique des collectionneurs, toutes espèces confondues, change. Bien sûr, capturer quelques specimens, ce n'est pas la première cause de disparition des insectes mais quand on les aime, comme un collectionneur, on ne peut pas se permettre de les prélever et de favoriser le trafic sur internet.
Une enquête de plusieurs mois dans toute l'Occitanie
A l'origine de ce jugement, une vaste opération : l'opération Satanas menée pendant neuf mois par des agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage pour lutter contre le trafic d'insectes protégés en Occitanie.Conduite jusqu'à fin 2018 dans des sites naturels connus pour la capture illégale d'insectes, chez des collectionneurs et dans des lieux de vente, elle avait conduit à l'ouverture de 11 procédures judiciaires et à la saisie de 221 specimens.
La plupart des délits avaient été enregistrés à Toulouse et dans les Hautes-Pyrénées.
Sensibiliser les "petits" collectionneurs
L'opération Satanas, du nom d'un coléoptère, était la première d'une telle ampleur en Occitanie. Mais en février 2019, l'ONCFS prévenait déjà qu'elle ne serait pas la dernière. A travers ces enquêtes et ces contrôles, l'office espère aussi sensibiliser le grand public et les collectionneurs amateurs qui ne connaissent pas bien les textes en vigueur. Beaucoup ignorent par exemple qu'un grand nombre d'insectes et de papillons sont protégés par la convention de Washington et que leur commerce et leur détention sont interdits et passibles de poursuites.