Sans remontées mécaniques ni restaurants ouverts et avec un couvre-feu maintenu, les professionnels du tourisme abordent ces vacances de février avec morosité dans les stations de ski des Pyrénées. Les vacanciers de la zone A seront-ils au rendez-vous ?
"Les plus motivés sont là ! " s'exclame ce skieur rencontré au pied des pistes de Peyragudes, dans les Hautes-Pyrénées. "On a mis une heure et demie pour monter et 10 minutes pour descendre" sourit son voisin qui, faute de remontées mécaniques, a opté pour le ski de randonnée. "Il fait beau et c'est mieux que d'être confiné" ajoute-t-il. Sur les pistes de la station ce dimanche, ils sont moins nombreux que d'habitude en pareille saison mais entre les habitants du coin venus pour la journée et les premiers vacanciers de la zone A, la station n'est pas aussi déserte qu'auraient pu le faire craindre la situation sanitaire et les mesures imposées par le gouvernement.
Pour attirer les vacanciers, les professionnels ont misé ici sur tout ce qui était possible "dans le cadre qu'on a bien voulu nous laisser" explique Hervé Farfal, le directeur-adjoint de la station.
Les télésièges sont fermés, les remontées mécaniques sont fermées, sauf les tapis qui offrent un peu de ski à la clientèle mais ça fait pas tout. Pour avoir de l'animation, il faut de la couleur, des activités. On propose de la luge, de la luge géante, de découvrir le métier de pisteur et d'accéder en montagne en toute sécurité par groupe de 5 avec un accompagnateur.
Envie de grand air coûte que coûte ? Tout le monde n'a semble-t-il pas renoncé à partir en vacances. Ici, comme dans la vallée, les réservations devraient permettre de "limiter les dégâts", à défaut de sauver la saison. "On a une réservation qui oscille entre 50% et 60 % de notre capacité habituelle en février, ici ou en bas dans la vallée, à Loudenvielle et à Peyragudes" indique Hervé Farfal.
Dans les stations qui proposent des activités, la fréquentation pourrait être la même qu'à Peyragudes.
A Cauterets, par exemple, le directeur de l'office du tourisme se veut confiant. Avec le ski de fond, les raquettes, le ski de randonnée, le domaine permet aux familles de profiter de la neige en se passant des remonte-pentes estime-t-il. Mais "il ne faut pas se leurrer, on est en sous-activité", souligne-t-il.
Des réservations inégales cependant
Dans un communiqué, les Gites de France du département se réjouissent quant à eux d'un "taux de réservation satisfaisant" malgré les incertitudes pour la saison hivernale actuelle. "Au gré des annonces gouvernementales, les demandes de réservations fluctuent. On note même une nette hausse du taux de remplissage de la 1ère semaine des vacances de février avec une progression de plus de 20%, par rapport à 2020" se réjouissent-ils.
Mais ce n'est pas le cas partout. A Azet, près de la frontière espagnole, toujours dans les Hautes-Pyrénées, le gîte de Sylvie Guinet, d'habitude complet en cette période de vacances, n'a qu'une chambre sur cinq de réservée. "C'est vraiment pas évident" dit-elle, "si je fais 20% de mon chiffre d'affaires de la saison dernière, ce sera déjà bien."
"Les gens réservent puis annulent au dernier moment, notamment avec toutes les incertitudes liées à l'annonce ou pas d'un confinement", souffle-t-elle, tout en comprenant les vacanciers indécis "pour qui ce n'est pas évident de rester enfermés dans leur chambre à partir de 18h00".