Fuites d'eau potable dans le réseau de distribution : un village de montagne affiche plus de 80% de pertes

En Occitanie, comme partout en France, pour cinq litres d'eau mis en distribution, un litre, au moins, se perd dans les canalisations. Dans un contexte de changement climatique et de sécheresses à répétition, l’association des Intercommunalités de France a publié une cartographie des 198 points noirs. Elle alerte sur l'urgence à rénover nos réseaux.

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L'état du réseau d’acheminement de l’eau potable jusqu’aux robinets des consommateurs est un enjeu majeur. Face au changement climatique et aux sécheresses à répétition, cette ressource précieuse est trop souvent gaspillée, mais également perdue dans des réseaux d'eau potable vétustes ou défectueux.

En France, les pertes par fuites représentent environ 900 millions de m3 par an, l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 16,5 millions d’habitants.

198 points noirs en France

L'association Intercommunalités de France vient de dévoiler une carte de 198 services d’eau dont le taux de rendement est inférieur à 50 %. Cela signifie que dans ces communes, la moitié, au moins, de l'eau se perd dans des canalisations défectueuses avant d'arriver au consommateur. Un taux à comparer avec la moyenne nationale qui est de 81,5% de rendement moyen, soit 18,5% d'eau perdue.

Une grande majorité des services d’eau concernés par ces fuites importantes appartiennent à des petites communes qui gèrent l’eau à l’échelle strictement communale, de manière isolée, en particulier en zone de montagne.

Une situation qui se dégrade par rapport à 2023

Face à l'urgence climatique et aux risques démultipliés de sécheresse, le gouvernement présentait, en mars 2023, le "Plan eau". Un dispositif destiné à améliorer la gestion de l’eau. Le président de la République évoquait alors 170 points noirs.

C'est en se basant sur les mêmes critères que l'association Intercommunalités France parle aujourd'hui de 198 points noirs. 

Les Hautes-Pyrénées parmi les plus touchés

En ex-Midi-Pyrénées, c'est le département des Hautes-Pyrénées qui est le plus exposé à ce gaspillage. Un département montagneux, où la distribution est plus complexe. Dans ces territoires de montagnes, il y a eu pendant longtemps une surabondance d'eau. Conséquence : les institutions se sont moins préoccupées de cette ressource.

Dans ce département, six communes sont concernées, dont Barèges qui affiche un taux record de perte : 83,8% de l'eau n'arrive pas jusqu'aux consommateurs ! Un taux qui place la commune en 4ème position des communes qui perdent le plus d'eau au niveau national.

Hautes-Pyrénées :

  •  Barèges
  •  Campan
  •  Arreau
  •  Gavarnie Gèdre
  •  Ancizan
  •  Aucun

Aveyron :

  •  Brusque
  •  Sainte Eulalie de Cernon

Tarn :

  •  Senaux
  •  Gijounet
  •  Anglès

Lot :

  •  Cahus

Ce qui explique ces pertes, c'est l'âge et la qualité des tuyaux. Certains réseaux datent des années 1950 et 1960. À cela s'ajoutent la corrosion des conduites d'eau, les mouvements de terrain, de plus en plus nombreux avec le réchauffement climatique, ou encore les défauts au niveau des joints d'étanchéité. 

Les communes doivent se regrouper pour faire face

Parce que l’eau est un bien commun et que la solidarité territoriale doit être la priorité, l'association Intercommunalités de France plaide pour que la gestion de l'eau potable et de l'assainissement collectif reviennent aux intercommunalités d’ici à 2026 comme prévu par la loi. Raison invoquée : les points noirs du réseau sont essentiellement situés dans des communes qui gèrent seules l'eau.

Ce sont surtout des petites communes, qui gèrent seules leur réseau, qui sont confrontées aux grosses pertes. Car les montants pour rénover les réseaux sont exorbitants ! Il faut gérer cela en intercommunalité pour pouvoir faire face.

Régis Banquet, vice-président Intercommunalités de France, président de Carcassonne Agglo

En 2024, 607 intercommunalités sur 1254, représentant plus de 8 Français sur 10, exercent la compétence eau potable.

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