Comment se déplacent les tonnes de sédiments charriés lors des crues des vallées des gaves ? Pour mieux comprendre le phénomène, six stations d'observation et 900 galets équipés de puces ont été mis en place dans le cadre du projet O2H financé par l'Agence de l'eau et la Région.
Neuf cents galets communicants, taillés à la meuleuse et équipés de puces électroniques, pour étudier le déplacement des sédiments lors des crues. Au Pays de Lourdes et des Vallées des Gaves (PLVG), on a fait le choix des nouvelles technologies pour observer le phénomène.
Car ces crues peuvent être phénoménales, comme au mois de juin 2013, lorsqu'elles avaient tout balayé sur leur passage dans les Pyrénées, faisant 2 morts et des centaines de millions d'euros de dégâts. Les crues avaient tellement charrié de sédiments que le lac des gaves avait été comblé.
Pour mieux comprendre comment se déplacent ces impressionnants volumes lors de telles crues, le PLVG a donc répondu à l'appel d'offres "Villes et territoires intelligents pour l’eau" lancé par l'Agence de l'Eau Adour-Garonne.
Associé à EDF et à deux entreprises locales innovantes, le PLVG a remporté en 2017 l'appel d'offres et son budget de 500.000 €, financé par l’Agence de l’eau et la Région Occitanie.
C'est ainsi que le PLVG et ses associés ont commencé à mettre en place un observatoire des sédiments du gave de Pau. Les 900 galets équipés de puces, et ensemencés en amont de l'ancien lac, dans le secteur de Beaucens, ne constituent qu'un aspect du projet.
Six stations fixes, installées le long des gaves, devraient également permettre de mesurer non seulement le débit de l'eau, mais également celui des solides qu'elle transporte lors des crues. Pour parvenir à estimer les volumes solides qui transitent au niveau des stations, tout un panel d'nstruments a été déployé. Des hydrophones écouteront notamment le bruit des sédiments dans l'eau. Tandis que des géophones étudieront le signal sismique crée par la vibration des sédiments transitant au fond du lit.
Ce projet, qui devrait prendre fin en 2022, permettra-t-il de prévoir avec précision les déplacements et les volumes de sédiments charriés par les futures crues ? "A court terme, je ne pense pas que l'on puisse y parvenir", admet Benoît Thouary, chargé de mission au service prévention des inondations du PLVG. "Il s'agit d'un projet vraiment à caractère expérimental. Il est limité dans le temps. Et nous sommes tributaires des événements hydrologiques à venir. Mais nous espérons apporter quelques réponses et notamment établir une certaine corrélation entre débit liquide et débit solide".