Le 18 juin 2013, une crue exceptionnelle faisait sortir le Bastan de son lit et emportait tout sur son passage dans la vallée de Barèges, dans les Hautes-Pyrénées. L’abattoir avait été entièrement détruit. Après huit années d’attente, le nouvel édifice sort enfin de terre.
Il y a huit ans, la vallée de Barèges dans les Hautes-Pyrénées offrait un spectacle de désolation. La commune de Barèges était dévastée, la crue du Bastan avait tout emporté sur son passage : maisons, hôtels, camping, routes… et abattoir.
Pendant huit ans, les éleveurs du secteur ont attendu que ce dernier soit reconstruit. Ce sera bientôt chose faite. Les travaux ont démarré à la fin du mois de février, à 800 mètres plus haut que l’ancien.
Protéger l'AOP Barèges-Gavarnie
Le nouvel abattoir vise à accueillir le bétail d’une centaine d’éleveurs du territoire. Sa présence est essentielle, pour Raymond Bayle, président de la commission syndicale de la vallée de Barèges. « La mission principale de cet abattoir », explique-t-il, « c’est sauver l’AOP (appellation d’origine protégée) Barèges-Gavarnie. C’est la règle de l’INAO (institut national de l’origine et de la qualité) que l’abattoir se construise sur la zone géographique de l’AOP Barèges-Gavarnie ».
Il ne pouvait pas être construit ailleurs.
Créée par les éleveurs du pays Toy, Barèges-Gavarnie est préservée via une appellation d'origine contrôlée depuis 2003 et par une appellation d'origine protégée depuis 2008.
"Gain économique et écologique"
Depuis les inondations qui ont détruit leur abattoir, les éleveurs doivent faire plus de 50 kilomètres pour faire abattre leurs animaux. Ce nouvel abattoir sera, pour Sylvain Broueilh, éleveur de brebis AOP Barèges-Gavarnie, « un gain économique et écologique. Les animaux seront moins stressés. La finalité, on la connaît, c’est l’abattage, mais on amène un animal moins stressé, qui a fait moins de route, c’est davantage dans le respect des animaux et du produit fini ».
Les travaux du nouvel abattoir de Barèges ont pris du retard en raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus mais la livraison du chantier et l’ouverture sont prévus fin 2021.