En prison depuis 35 ans pour complicité d'assassinat, Georges Ibrahim Abdallah pourrait bénéficier d'une libération conditionnelle depuis 1999. Comme tous les ans, une manifestation a eu lieu, samedi 21 octobre 2019, devant le centre de détention de Lannemezan (65) où il est incarcéré.
Deux attentats revendiqués par les FARL
Il serait le plus ancien prisonnier politique d'Europe, selon ses soutiens.Dirigeant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Georges Ibrahim Abdallah a été arrêté et condamné en France en 1984 pour faux et usage de faux (détention de faux papiers), puis en 1987 pour complicité d'assassinat, dans les attentats revendiqués par les FARL, les Fractions armées révolutionnaires libanaises dont il était membre. Le 18 janvier 1982 en effet, depuis Beyrouth, les FARL revendiquaient pour la première fois sous leur nom deux attentats : l'assassinat le jour même d'un attaché militaire américain domicilié à Paris et la tentative d'assassinat d'un chargé d'affaires à l'ambassade américaine à Paris commise deux mois plus tôt.
Libérable depuis 20 ans
En terme de droit pénal, Georges Ibrahim Abdallah pourrait bénéficier d'une libération conditionnelle depuis 1999. La juridiction de l’application des peines s’est prononcée deux fois pour sa libération. Alors que la première fois en 2012, la cour d’appel a annulé cette décision, elle l’a validée en 2013. Mais cette décision n’a jamais été appliquée suite à des pressions des USA et d’Israël.Des pressions américaines
Pressions dénoncées d'ailleurs par le directeur de la DST de l'époque, Yves Bonnet, qui déclarait en 2011 : "La France a subi tout au long de cette affaire d’énormes pressions diplomatiques pour que celui qui a assassiné non pas des diplomates mais en réalité un agent de la CIA et un membre du Mossad (services secrets israéliens) reste en prison".Un an plus tard, le même Yves Bonnet disait encore : "Il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d'accord, c'est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatila dont les coupables n'ont jamais été punis. Et aujourd'hui, la France garde cet homme derrière les barreaux alors qu'elle a libéré Maurice Papon ?"