9 personnes, suspectées d'avoir tendu des pièges à leurs victimes sur des sites de rencontres homosexuels, sont jugés pendant deux jours devant le tribunal correctionnel de Tarbes.
Ils se faisaient passer pour des homosexuels sur un site de rencontre : ils fixaient alors un rendez-vous et exiger des victimes qu'elles leur révèlent leur code de carte bancaire. C'était leur manière de piéger les victimes pour leur extorquer de l'argent, soit avec violence, soit en les menaçant de révéler leur homosexualité à leur famille.
9 personnes sont jugées mardi et mercredi devant le tribunal correctionnel de Tarbes (Hautes-Pyrénées) pour ces faits remontant à la période comprise entre mars et septembre 2017. Parmi elles, une seule femme, qui servait "d'appât" comme fausse prostituée pour d'autres agressions visant cette fois des hétérosexuels.
Au mois de juin 2017, c'était presque tous les deux jours que les auteurs piégeaient des personnes homosexuelles ou bisexuelles. Et c'est bien parce qu'elles étaient homosexuelles ou bisexuelles qu'on leur extorquait de l'argent, selon Me Stéphane Jaffrin, avocat de l'une des parties civiles. Il y a dix victimes qui ont osé déposer plainte et qui se sont constituées parties civiles, mais il semblerait, compte tenu de l'entreprise montée par tous ces protagonistes, qu'il y ait entre une trentaine et une quarantaine d'autres victimes qui, elles, ne déposeront pas plainte.
Les prévenus avaient été mis en examen pour vols avec violence. A l'issue de l'enquête, le procureur de Tarbes avait indiqué que les faits était clairement homophobes.
"En ciblant des personnes homosexuelles, l'objectif était de trouver des personnes plus hésitantes à déposer plainte. Ce sont aussi peut-être des personnes plus faciles à capter, notamment sur les réseaux sociaux", a indiqué, de son côté, Me Charles Bernier, également conseil d'une partie civile, qui a été agressée deux fois par le même groupe.
Je ne pense pas qu'il faille décrire ces jeunes gens comme homophobes. On peut mettre ça sur le compte de la jeunesse et d'une sorte d'irresponsabilité. Je pense aussi qu'il y a eu un effet de groupe qui fait que les uns et les autres ont eu des comportements qui ne correspondent pas aux qualifications juridiques qui ont été retenues (Maître Joseph Mesa, défenseur de l'un des prévenus)
L'audience avait été reportée une première fois et les avocats de la défense ont soulevé ce mardi, à l'ouverture du procès, des points de nullité. Mais la présidente du tribunal a décidé de ne se prononcer sur ces points qu'à la fin de l'audience, prévue mercredi soir.
Les prévenus encourent jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.