Un surveillant de la maison d'arrêt de Tarbes (Hautes-Pyrénées) devait être jugé ce mardi 17 septembre 2024, devant le tribunal correctionnel pour des violences commises sur un détenu. Une affaire "sensible" qui a finalement été, une deuxième fois, renvoyée.
Il est suspecté d'avoir commis des violences sur un détenu parce que celui-ci aurait fait des avances à sa sœur, également agent pénitentiaire. Ce mardi 17 septembre 2024, un surveillant de la prison de Tarbes (Hautes-Pyrénées) devait s'expliquer de ces faits qui auraient été commis au mois de mars 2024. Mais après un premier renvoi en août dernier, l'audience a une nouvelle fois été reportée.
Dossier sensible
Un surveillant jugé pour avoir commis des violences sur un détenu à l'intérieur de la maison d'arrêt de Tarbes, l'affaire n'est pas banale. Mais elle a, une nouvelle fois, été renvoyée au 22 octobre 2024 en raison, cette fois-ci, de l'absence de l'avocat du plaignant.
Il faut dire que le dossier est qualifié de sensible. L'affaire s'inscrit en effet dans un contexte particulier : la révélation de violences sur des détenus qui ne seraient pas un cas isolé. Et une affaire qui a éclaté au grand jour avec la visite inopinée de contrôleurs à la maison d'arrêt.
Violences dans la cellule 130
Dans son rapport, le constat de la contrôleuse générale des lieux de privation des libertés était accablant. Lors de la visite inopinée, plusieurs détenus avaient témoigné de violences physiques et psychologiques commises par des surveillants. Des accusations qui ont été confirmées, pour l'un des cas, par des images de vidéosurveillance réclamées par les contrôleurs lors de leur visite inopinée.
Saisi de ce dossier par la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), le ministère de la Justice avait en réponse évoqué "un incident grave, mais exceptionnel", précisant qu'une enquête judiciaire était en cours.
Sauf que les témoignages de détenus recueillis par les contrôleurs évoquent des violences perpétrées "par une équipe de surveillants" dans une cellule réservée à cet effet en quelque sorte. La 130, "lieu privilégié de déploiement des violences imputées à l'équipe de surveillants mise en cause et le cœur de ce système d'exactions et de menaces", selon le rapport de la CGLPL publié en juin 2024.
Responsabilités multiples ?
"L’administration est responsable de la sécurité et de l’intégrité des personnes confiées à sa garde, qu’elle doit protéger de toute forme de violence. Aucun acte de violence ne doit rester sans réponse, quel qu’en soit l’auteur", avait rappelé la contrôleuse générale des lieux de privation des libertés dans son rapport.
La maison d'arrêt de Tarbes accueille depuis des années plus de détenus qu'il n'y a de places en cellule. "Au 4 mars 2024, le taux d’occupation du quartier maison d’arrêt était de 203% : 134 détenus y étaient hébergés pour 66 places", rappelait la contrôleure générale des lieux de privations des libertés, Dominique Simonnot. Une surpopulation carcérale, forcément synonyme de problèmes pour les organisations syndicales. En juillet, une demande de "stop écrou" avait été déposée, mais rejetée par le tribunal de Pau.