D'importantes chutes de neige sont prévues jusqu'à jeudi : un défi pour les stations de ski qui vont devoir s'organiser pour sécuriser leur domaine.
Il aura fallut attendre la fin du mois de janvier pour voir des cumuls de neige raisonnables dans les Pyrénées. Mais maintenant qu'elle y est installée, elle devrait y rester. Il va (beaucoup) neiger jusqu'au jeudi 24 janvier, de quoi permettre aux stations de ski de retrouver le sourire après un début de saison marqué par un déficit d'enneigement record.
Ces chutes de neige devraient "rattraper en peu de temps le déficit que l'on a à toutes les altitudes", assure Dominique Vrécourt, prévisionniste pour Météo-France à Tarbes. Des cumuls presque trop importants pour les stations.
"En moins de 48 heures, on aura des cumuls de l'ordre de 1m à 1m50. Ces quantités ne sont pas anodines du tout, poursuit-il. On va temporairement être au-dessus des moyennes de saison. Pour toutes les stations de ski, ça va être un épisode assez dur à gérer".
"On est sur le pied de guerre, confirme Arnaud Libilbehety, directeur de la station de ski de Luz-Ardiden dans les Hautes-Pyrénées. On va même faire une opération « commando bivouac » : on va faire dormir les équipes en haut de la station pour qu'elles puissent être à pied d'oeuvre et sécuriser les zones avalancheuses au-dessus de la route d'accès".
"Tant qu'on ne l'a pas vue, on est prudents ! Pendant trois semaines, on nous annonçait la neige et trois jours avant la précipitation, c'était décalé de plusieurs jours", ironise de son côté Georges Vignaux, qui dirige 4 stations ariègoises, dont le plateau de Beille.
Début janvier, la moitié des stations pyrénéennes étaient à l'arrêt, faute de neige. Le niveau d'enneigement avait atteint son plus bas niveau depuis 22 ans. La quasi-totalité des stations sont désormais ouvertes et les rares domaines encore fermés devraient bientôt être accessibles, à l'image d'Artouste, dans les Pyrénées-Atlantiques, dont l'ouverture est prévue samedi.
"Faim de neige"
"Toutes les équipes sont prêtes. On va enfin pouvoir lancer la saison. Les gens ont faim de neige. Et puis, on va enfin pouvoir effectuer normalement les embauches dans la semaine pour les gens qui étaient restés sur le carreau", ajoute Georges Vignaux.
"On vend du plaisir et du rêve. S'il n'y a pas de décor, s'il n'y a pas le fond de scène, ce n'est pas ça, parce que depuis Bordeaux ou Pau, si les gens ne voient pas la montagne enneigée, ils n'ont pas l'impression de pouvoir skier dans de bonnes conditions", poursuit Arnaud Libilbehety.
Le massif pyrénéen représente environ 10% des parts de marché du ski en France, un des plus importants au monde avec les Etats-Unis et l'Autriche. Il draine essentiellement une clientèle régionale ou espagnole. L'épaisseur de neige dans les Pyrénées pourrait diminuer de moitié et les températures maximales moyennes augmenter de 1,4 à 3,3 degrés d'ici à 2050, selon l'Observatoire Pyrénéen du Changement Climatique (OPCC).