Le recensement des ours dans les Pyrénées pour l'année 2021 vient d'être publié : le rapport annuel du Réseau français Ours brun révèle la présence de 70 spécimens soit une augmentation de 9 %.
C'est une bonne nouvelle pour les défenseurs de l'ours brun dans les Pyrénées. Selon le rapport annuel du Réseau français Ours brun, la population de ce dernier dans le massif est en augmentation : + 9 % par rapport à l'an passé.
70 spécimens en effet ont été recensés en 2021 : 34 femelles et 32 mâles. La zone géographique de présence de l'ours brun dans les Pyrénées couvre une superficie de 6 500 km².
Huit portées, comprenant 15 oursons, ont été repérées en 2021 contre neuf l'an dernier, d'après le rapport publié jeudi 31 mars 2022 par ce réseau.
Réseau français Ours brun assure le suivi des plantigrades dans le massif.
Fragile
Un état des lieux globalement satisfaisant mais nuancé toutefois par certaines associations de défense de l'ours dans les Pyrénées. Pays de l'ours-Adet, notamment, estime que cette augmentation ne rime pas forcément avec viabilité. "La population d'ours dans les Pyrénées n'est toujours pas viable et le noyau occidental reste très fragile", explique-t-elle.
Les trois oursons de la femelle Sorita nés en 2021 sont en effet trois mâles et même si cette première portée menée à terme dans le Béarn depuis 2004 reste symboliquement importante, elle n'assurera malheureusement pas l'avenir de l'espèce dans cette partie des Pyrénées.
Pays de l'Ours-Adet
Pour l'association Ferus, "au niveau démographique, c'est satisfaisant, mais la question génétique, avec le problème de consanguinité, se pose toujours".
Ferus souligne toutefois la reproduction en 2021 du mâle Goiat, qui apporte "un rare et nouveau patrimoine génétique bienvenu".
Quatre ours tués par l'homme et non remplacés
Les défenseurs de l'ours notent également une baisse "sensible" des prédations, dont on sait qu'elles représentent un point de tension très fort avec les éleveurs pyrénéens. Mais relèvent qu'a contrario, il y a eu quatre ours morts de causes humaines en 2020 et 2021 et qu'ils n'ont pas été remplacés malgré les engagements du Plan Ours.
Les associations continuent donc de demander à l'Etat français de nouveaux lâchers pour assurer "une présence durable de l'espèce, comme le recommande la commission européenne".