Pète Ton Crâne : on vous dit tout sur cette drogue de synthèse responsable du malaise d'une lycéenne à Tarbes

Une lycéenne de Tarbes a dû être transportée à l’hôpital après avoir perdu connaissance. Elle venait de consommer une drogue nouvelle dans le département : le Buddha Blue ou PTC (Pète Ton Crâne) consommée principalement par les adolescents.

C’est une drogue bien plus puissante que le cannabis qui circule depuis quelques temps parmi les adolescents. Mercredi 6 avril, une lycéenne de Tarbes a été prise d’un malaise au point de perdre connaissance. Rapidement prise en charge par les secours, la jeune fille a été transportée à l’hôpital d’où elle est sortie dans la soirée.

Du cannabis de synthèse aux puissants effets

La lycéenne, pas habituée à consommer des stupéfiants, venait de tester la Buddha Blue ou PTC (pour Pète Ton Crâne) avec la cigarette électronique de l’un de ses camarades.

Mais les effets de cette drogue sont bien plus puissants que ceux du cannabis. “Le Buddha Blue est une molécule de THC de synthèse. Pour résumer, c’est du cannabis de synthèse”, explique le professeur Nicolas Franchitto, chef du service addictologie au CHU de Toulouse. “Avec une molécule de synthèse, les effets sont plus rapides, plus forts, ça peut aller jusqu’aux convulsions.”

Pas habitués à consommer des produits de synthèse, les jeunes font plus facilement des complications avec la Buddha Blue. La drogue se présente sous forme de résine, où d’herbe (au sens commun) sur laquelle le produit est pulvérisé et peut donc se fumer comme un joint, ce qui la banalise.

Une drogue difficile à identifier pour la police

Incolore et inodore, la Buddha Blue est particulièrement difficile à détecter pour la police. Elle se présente aussi dans des fioles de types produits pour les yeux ou recharges de e-cigarette. “Les jeunes la consomment principalement dans des cigarettes électroniques et elle n’a pas d’odeur spécifique contrairement au cannabis qui est particulièrement reconnaissable”, précise le capitaine Olivier Coste, le chef de la sécurité urbaine de la ville de Tarbes. “Mais nous travaillons actuellement à la mise en place d’un protocole de tests fiables pour pouvoir la détecter.”

De plus en plus d'adeptes chez les adolescents

Si cette drogue existe depuis 2012, c’est la première fois qu’un cas est détecté dans les Hautes-Pyrénées, précise la police. Le commissariat de la ville de Tarbes alerte sur les risques encourus par les adolescents. “Nous sommes inquiets car, même si nous entendons parler de cette drogue depuis 2012, c’est la première fois que nous intervenons pour un cas dans ce secteur”, ajoute le capitaine Coste. “On s'aperçoit que pas mal de jeunes commencent à l’utiliser.” Les risques encourus sont particulièrement graves, allant (comme pour le cannabis) du malaise à l’infarctus ou l’AVC.

La prise de cette drogue est encore marginale en Occitanie, mais elle pourrait se généraliser dans les années à venir. Lycéens et collégiens, les publics séduits sont de plus en plus jeunes. “Depuis fin 2020, nous constatons des consommations de Buddha Blue à l’intérieur des établissements scolaires, notamment pendant les récréations”, s’inquiète l’addictologue Nicolas Franchitto. “C’est préoccupant car ce n’est pas une consommation dans un contexte festif, c’est révélateur d’un mal être profond chez les jeunes aujourd’hui.” 

Les policiers de Tarbes se sont rendus ce mercredi dans le lycée concerné pour y discuter avec les élèves. Ils envisagent d’autres actions de prévention dans les semaines à venir. Une personne contrôlée avec de la Buddha Blue est passible de poursuites pour usage, détention ou revente de produits stupéfiants.

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