Un arrêté interdit le passage humain dans une zone d'escalade espagnole, située à la frontière du Parc National des Pyrénées, pour protéger la reproduction du Gypaète barbu, rapace rare et très sensible au dérangement. L'arrêté sera appliqué du 1er décembre 2023 au 31 juillet 2024, au cours des trois prochaines saisons de reproduction.
Avec son plumage noir et orangé, le Gypaète barbu est le plus grand rapace d'Europe. Espèce rare, en voie de disparition, "il ne fait qu'un seul petit par année, explique le Parc National des Pyrénées. Il est extrêmement sensible au dérangement, surtout dans la période de reproduction." Cette période a lieu l'hiver, la couvaison s'étend de janvier à mars.
A la frontière immédiate avec le Parc, un nouveau nid a été découvert, côté espagnol, sur la commune de Sallent de Gállego. Il se trouve près d'une zone d'escalade et d'un petit couloir de ski de randonnée.
Une sensibilité extrême
Pour favoriser les conditions de reproduction de l'oiseau, la Direction générale de l’Environnement naturel d’Aragon a pris un arrêté qui vise à limiter le passage dans la zone où se trouve le nid. "Le Gypaète barbu est très sensible au dérangement, souligne le Parc national des Pyrénées. Dès qu'il sent une présence ou du mouvement, il quitte tout de suite son nid. Ce qui provoque un échec de la reproduction." Les activités humaines peuvent porter atteinte à l'oiseau dans une zone de 3km de large.
"Le casseur d'os"
À ce jour, il reste peu de Gypaètes barbus. Il a été victime de son extrême sensibilité et beaucoup de reproductions n'ont pas abouti. De nombreux oiseaux se sont également fait empoisonner, ces dernières années, par les éleveurs qui voulaient empêcher les rapaces d'attaquer leurs animaux.
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Sauf que le Gyapète barbu est un rapace nécrophile, il ne mange pas les animaux vivants, il est toujours le dernier à arriver sur une carcasse. On l'appelle "le casseur d'os" car son estomac peut digérer les os, qu'il laisse tomber de haut pour les briser.