En regardant dans le rétroviseur, on a l’impression qu’il n’a cessé de pleuvoir. Et pourtant à l’approche de l’été, les réserves d’eau ne sont pas optimales. Les pluies qui arrosent actuellement les Pyrénées ne suffiront peut-être pas à éviter la sécheresse.
Difficile d'imaginer, après un mois de mai très pluvieux, que la sécheresse puisse être une option pour l'été qui pointe le bout de son nez. Et pourtant, il faut une importante quantité d'eau et ce de manière régulière pour recharger les nappes phréatiques.
Les pluies des jours à venir, parfois abondantes sous orages, seront surtout bénéfiques à la végétation. Pour la recharge des nappes phréatiques, souvent déficitaires et en baisse, c'est trop tard.
— Gaétan Heymes (@GaetanHeymes) June 1, 2021
La #sécheresse risque d'être une préoccupation de l'été.https://t.co/ESkMAPbMj8
Et il semblerait que nous soyons régulièrement "à la limite" de la sécheresse, notamment dans les Pyrénées. Il y a un an, Météo France alertait déjà sur l'état des réserves en eau un peu justes pour passer l'été sereinement.
RT meteofrance : Franck Baraer climatologue à Météo-France:
— Mutuelle MALJ (@mutuelle_malj) June 3, 2020
"Les dernières semaines ont été sèches.. Il va falloir se montrer, d’ores et déjà, très vigilants. Pour le moment, les réserves en eau dans les nappes sont suffisantes, mais si ce temps persiste… https://t.co/EUZ8vNAoOS
Avec l’arrivée de l’été, l'heure est à la vérification des stocks d'eau à haute altitude et de l’état du manteau neigeux. Le printemps et une partie de l’hiver ont été secs et l’enneigement en altitude est au plus bas en ce début juin.
Si l’enneigement a été bon en début de saison, ce n’est pas une garantie pour la solidité et la durabilité du manteau neigeux. Ce dernier tient de moins en moins au-dessous de 1.800 mètres d'altitude. La fonte a toutefois été ralentie par un printemps frais mais les mois de février, particulièrement chaud cette année, et mars ont été trop secs.
La pluie fait son retour mais le déficit en eau sur plusieurs mois ne se rattrape pas en quelque jours.
A l'opposé, les cumuls n'ont souvent pas dépassé 20/30 mm durant ce mois de mai sur l'est des #PyrénéesOrientales et de l'#Aude.
— Météo-France Sud-Est (@MeteoFrance_SE) June 3, 2021
?Seulement 9.2 mm ont été relevés à Durban-Corbières durant ce mois, un record mensuel bas depuis le début des mesures en 1989 (9.6 mm en mai 2006) pic.twitter.com/jNA2rkTnqP
Les glaciologues constatent par ailleurs de plus en plus, une accélération de la "régression glaciaire". Celles qu'on appelle les "neiges éternelles" le sont malheureusement de moins en moins. A cause du réchauffement climatique, les glaciers fondent à une vitesse inquiétante. Ils stockent à ce jour plus de 95% des réserves d’eau douce à la surface de la terre, eau qu'ils redistribuent ensuite en été, période de sécheresse naturelle. Le cycle naturel est doucement mais sûrement en train d'être rompu.