Pierre est décédé le 31 janvier 2019, à l'âge de 20 ans. Il était atteint de la maladie de Lyme. Victime d'une méconnaissance de cette bactérie par le corps médical et d'un abandon thérapeutique, il a décidé de mettre fin à ses jours. Ses parents témoignent.
"Il avait arrêté de se plaindre, parce qu'on n'arrivait plus à le croire", explique Pascal, le papa de Pierre, la voix tremblante. Un an après la mort de leur fils, ses parents ont encore du mal à revivre ces souvenirs.Malaises, convulsions et douleurs atroces
Le jeune homme était atteint de la maladie de Lyme. Mais ça, Nadine et Pascal Vitse ne l'ont su que tardivement. Les premiers symptômes sont apparus en 2014 de façon subite, avant une longue errance thérapeutique :
"Il n'est pas fou"
Peu de temps après, ils décident de refaire un contrôle de la maladie de Lyme dans un labo privé. Cette fois, tous les tests sont positifs. Mais lorsque Nadine montre ces tests à l'hôpital publique, on ne la croit pas. On envoie Pierre vers un psychiatre, pensant que les causes de la maladie seraient plus d'ordre mental que physique : Le psychiatre m'a dit : il a rien à faire chez moi votre fils, il n'est pas fou. Il y a autre chose.
L'état de Pierre empire, et le 12 août 2018, il fait un malaise important à Lourdes. Les médecins, inquiets de son état, décident de le plonger dans le coma. Il y restera pendant 5 jours. Sa mère contacte ensuite l'hôpital de Lannemezan, et obtient un rendez-vous avec le Docteur Raouf Ghozzi. Ce dernier est l'un des meilleurs spécialistes concernant la maladie de Lyme. Mais d'autres médecins critiquent fortement leur collègue :
Il y en a qui nous ont dit qu'il allait nous le tuer.
Le Dr Ghozzi reçoit Pierre, et diagnostique imédiatement la bactérie. Il décide de lui donner des antibiotiques. Dès ce moment, l'adolescent se sent revivre :
Manque de formation
Aujourd'hui, Nadine et Pascal estiment que la prise en charge thérapeutique n'a pas été bien effectuée. Au bout de longues années d'errances médicales, ils ont perdu leur fils, désespéré par sa situation. Et accusent le manque de savoir de certains médecins :
Le docteur Raouf Ghozzi reçoit environ 500 personnes par an, qui viennent chercher des réponses à la maladie. En novembre 2019, l'hôpital de Lannemezan a même été nommé centre de compétence sur la maladie de Lyme.
Marche pour Pierre et les malades
Quant à Pascal et Nadine, ils ont créé l'association Autan-tique pour aider les parents qui vivent la même situation. Ils prévoient de faire une marche dimanche 2 février à 13h autour du lac de l'Arrêt-Darré en souvenir de leur fils, mais aussi pour soutenir les autres victimes de la maladie.
Retrouvez le reportage de Maria Laforcade et Emmanuel Fillon :