Un rapport de la Contrôleure des lieux de privation de liberté dénonce, jeudi 13 juin 2024, des dysfonctionnements majeurs à la maison d'arrêt de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Violences physiques et psychologiques systématiques d'une équipe de surveillants, détenus enfermés arbitrairement dans la "cellule 130", surpopulation carcérale : une enquête judiciaire est ouverte.
Comme toutes les autres prisons de France, la maison d'arrêt de Tarbes (Hautes-Pyrénées) connait la surpopulation, la vétusté des cellules. Mais la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, dresse un constat accablant sur la situation cet établissement pénitentiaire installé au pied des Pyrénées. Après une série de visites inopinées effectuées du 4 au 13 mars 2024, elle dénonce une "violation grave des droits fondamentaux" des détenus et appelle les autorités à "redresser sans délai" ce dysfonctionnement majeur, comme le révèle France Info, jeudi 13 juin 2024.
La cellule 130
Selon le rapport, le fonctionnement de cette prison de 62 cellules est "marquée par l'arbitraire et la violence", avec une "culture sécuritaire dépassée et inadaptée". Les contrôleurs ont recueilli de "multiples témoignages concordants et circonstanciés" de détenus faisant état de "violences physiques et psychologiques" commises par une équipe de surveillants identifiés par des surnoms. Ces derniers sont accusés d'avoir infligé "gifles, simulacres d'étranglement et brutalités" aux prisonniers.
À la maison d’arrêt de Tarbes, « un fonctionnement marqué par la violence et l’arbitraire »
— Le Parisien | faits divers (@leparisien_fdiv) June 13, 2024
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Une cellule en particulier, la "cellule 130", est décrite comme le "lieu privilégié de déploiement de violences" où les détenus sont "arbitrairement enfermés, parfois durant des heures" rapportent plusieurs médias. Certains rapportent même qu'il leur est interdit de "taper sur la porte" pour prévenir les gardiens, entraînant des "malaises" et des "temps d'attente démesurés avant toute intervention".
Des conditions de détention indignes
Outre les violences dénoncées, le rapport pointe également du doigt les conditions de détention "indignes", avec un détenu sur six contraint de dormir sur un matelas au sol en raison de la surpopulation carcérale.
Face à la "gravité" de ces constats, Dominique Simonnot a formulé sept recommandations précises au ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, l'appelant à agir "sans délai" pour "mettre un terme aux violences subies par les détenus". Cette intervention musclée de la CGLPL illustre les défaillances criantes du système carcéral français et la nécessité urgente d'une réforme en profondeur pour garantir la dignité et le respect des droits fondamentaux des personnes incarcérées. Une enquête judiciaire et une procédure disciplinaire sont en cours.