La cour d'Assises de l'Hérault a condamné Didier Cour à 28 ans de réclusion, pour le meurtre d'Hélène Buis, sa femme, et de Christian Poincinet, l'amant de cette dernière. Les deux victimes avaient été retrouvées le 3 octobre 2018 à Agde, dans l'appartement qu'elles partagaient avec Didier Cour.
Didier Cour a été condamné à 28 ans de réclusion par la cour d'Assises de l'Hérault. Ouvert le mercredi 17 novembre, le procès s'est achevé en fin de soirée ce vendredi. Âgé de 64 ans, ancien guide de haute-montagne, Didier Cour a été reconnu coupable du meurtre de sa femme Hélène Buis, et de l'ex-mari de cette dernière, Christian Poincinet. Les deux victimes ont été tuées à coups de marteau et de couteau. Le 3 octobre 2018, elles avaient été retrouvées dans l'appartement d'Agde qu'elles partageaient avec Didier Cour, lui aussi dans un état critique après avoir tenté de se suicider. Ce dernier a reconnu les faits.
Une cohabitation douloureuse
La configuration des relations entre les trois personnes était peu ordinaire : ex-époux, Hélène Buis et Christian Poincinet ont divorcé au début des années 2000. En 2015, Hélène Buis et Didier Cour se rencontrent, et se marient en mars 2018. Ils achètent ensemble un appartement à Agde, dont Hélène Buis est propriétaire à 90%. Le mois suivant, elle demande le divorce. Didier Cour continue d'occuper l'appartement. Hélène Buis renoue avec son ex-mari, Christian Poincinet. Le nouveau couple réemménage dans ledit appartement en septembre, ce qui donne lieu à une cohabitation chaotique avec Didier Cour.
Pour Me Jean-Marc Darrigade, avocat de Didier Cour, ce contexte inhabituel est une donnée primordiale pour expliquer le passage à l'acte.
Il faut prendre en compte les éléments qui amènent un homme ordinaire à se retrouver dans une situation extraordinaire. M. Cour a été confronté à une situation de persécution hors-norme qui a dégénéré.
Pour l'avocat de Didier Cour, c'est bien son client qui était l'objet des persécutions du couple. Le 3 octobre 2018, Didier Cour fait part de son intention de se suicider aux médias locaux. Il dit ne plus supporter de partager sa vie avec Hélène Buis et Christian Poincinet. C'est ce message qui déclenche l'intervention des secours à l'appartement et la découverte des deux corps.
Des faits encore troubles
Les deux filles d'Hélène Buis s'étaient constituées parties civiles. Leur avocat, Me Sébastien Noachovitch, avait fait de l'établissement clair des événements un enjeu central de ce procès. "Mes clients souhaitent que la vérité éclate enfin, qu'on sache ce qui s'est passé dans cette pièce", avait-il déclaré. Mais au terme de ces trois jours, les faits restent encore troubles. Si Didier Cour reconnaît avoir tué Hélène Buis et Chrisitan Poincinet, son récit des événements, dans lequel il dit s'être défendu, ne coïncide pas avec les constatations médico-légales.
Après l'annonce de la condamnation de Didier Cour à 28 ans de réclusion, Me Sébastien Noachovitch s'est tout de même estimé satisfait.
Mes clientes ont le sentiment d’avoir été entendues dans ce procès. Elles sont heureuses de cette décision qui fait honneur à la mémoire de leurs parents sauvagement assassinés. Mes clientes entrent dans un processus où elles vont pouvoir commencer à se reconstruire
"Même si on ne s'est toujours pas exactement ce qu'il s'est passé, la peine parle d'elle-même.". L'avocat général avait requis 25 ans de réclusion à l'encontre de Didier Cour. La cour a dépassé ces réquisitions en le condamnant à 28 ans de réclusion.
Didier Cour dispose d'un délai de 10 jours pour faire appel. Il "prend le temps de la réflexion pour déterminer s'il décide d'affronter une nouvelle épreuve et de l’imposer aux parties civiles", a indiqué son avocat.