Après plus de trois mois de détention, la "voyante" de l'ancien maire d'Agde a été libérée sous contôle judiciaire. Il lui est interdit de se rendre dans l'Hérault. Elle a obligation de résider à Strasbourg.
Ce vendredi 28 juin 2024, le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Béziers a ordonné la remise en liberté et le placement sous contrôle judiciaire de Sophia M., la « voyante » de l'ancien maire d'Agde, Gilles d'Ettore.
Elle a notamment l'interdiction de se rendre dans le département de l'Hérault avec obligation de fixer sa résidence à Strasbourg.
Interdictions d'exercer
Elle a également l'interdiction d'exercer à quelque titre que ce soit les activités de voyante, médium, guérisseuse, hypnothérapeute, magnétiseuse, purificatrice, énergéticienne, radiesthésiste, coach en développement personnel, masseuse et plus généralement toute activité en lien avec l'ésotérisme (astrologie, numérologie, divination, cartomancienne, etc.), ainsi que les médecines douces ou alternatives.
Sophia M. est mise en examen pour escroqueries, recel de détournements de fonds par une personne dépositaire de l'autorité publique, recel de corruption, et travail dissimulé.
Enquête au long cours
Sa remise en liberté intervient le lendemain de celle de Gilles d'Ettore, l'ancien maire d'Agde.
Gilles d'Ettore, avait été placé détention provisoire le 21 mars 2024 et mis en examen pour détournement de fonds, prise illégale d’intérêt et corruption alors qu’il dirigeait la cité agathoise.
Il avait affirmé avoir été manipulé par Sophia M, qu'il considérait comme sa fille. La femme de 44 ans, s'était rapprochée de l'édile en 2020.
Voix de l'au-delà
La voyante, qui lui faisait entendre des voix, dont celle de son défunt père serait parvenue à convaincre Gilles d'Ettore de recruter des membres de sa famille, dont son propre mari en qualité de directeur technique de la mairie. Elle aurait aussi bénéficié de cadeaux offerts par des entrepreneurs en relation avec l'ancien maire.
Au total, plusieurs centaines de milliers d'euros, plus de 300 000€, auraient été détournées, notamment pour financer des travaux réalisés dans la maison et payer sa cérémonie de mariage.
Au total, pour l'instant, une dizaine de personnes dont des chefs d'entreprise et des cadres de l'entreprise Eiffage sont mises en examen dans cette affaire tentaculaire instruite par deux juges d'instruction.