Les zones humides, ces écosystèmes vitaux pour la diversité biologique, la gestion de l’eau et le bien-être humain dispose de leur propre journée mondiale. Elle a lieu chaque année le 2 février. Pour l’occasion, une visite guidée était organisée dans la réserve naturelle du Bagnas. Reportage.
Dans l’Hérault, la réserve naturelle du Bagnas est habituellement interdite au public. Mais pour la journée mondiale des zones humides, deux de ses gardiennes en partagent les secrets, comme la vie des espèces paludicoles (vivant en bordure de marais ou d’étang) peuplant la réserve. “On en voit qu’une dizaine mais en réalité, on a ici une cinquantaine de couples formant une colonie cachée au sein des roseaux”, explique Roxane Decrock, éducatrice environnement à la réserve.
A la découverte des oiseaux de la réserve naturelle
Ces espèces se dévoilent aux visiteurs, au fur et à mesure de la balade. “Je pensais que c’étaient des cygnes qui viennent de passer dans les airs mais ce sont plutôt des flamants roses, c’est trop beau !” se réjouit l’une d’entre eux. “Il ne bouge pas, il est là”, observe à la longue vue une passionnée. “Le héron c’est quand même une variété qu’on retrouve un petit peu partout. Et là, c’est sympa le petit chant d’oiseau qu’on entend.” Un chant immédiatement identifié par Clara Rondeau, chargée de projet ADENA, une association de préservation et de sensibilisation à la nature, experte en zones humides littorales méditerranéennes. “Ce qu’on vient d’entendre, c’est la panure à moustaches”, explique-t-elle. “Nous sommes sur un autre gabarit que le héron pourpré, c’est plus petit. C’est un passereau qui est reconnaissable comme son nom l’indique par ses deux belles moustaches.”
La richesse de la faune et de la flore offre une profusion d’espèces rares. De quoi faire rêver les promeneurs le temps d’un après-midi. "Ça permet de se balader et de parcourir cette réserve qui n’est pas accessible au public”, profite l’une des participantes à la visite. “C’est une grande chance d'être là aujourd’hui, c’est reposant. C’est très beau"
Un milieu menacé de disparition
Mais ce milieu sauvage est fragile. 90% des zones humides présentes au XVIIIe siècle ont disparues à travers le monde, dont la moitié au XXe siècle. Pourtant leur rôle est primordial. Etangs, lagunes, tourbières… leurs actions impactent nos vies au quotidien. “Nous sommes entourés d’agricultures et d’habitations donc c’est vraiment un petit écrin de nature au milieu”, précise Roxane Decrock. “La zone humide agit comme un zone tampon, il faut la voir comme une grosse éponge”, complète Clara Rondeau. “Quand il y a des crues, des inondations ou des épisodes cévenols comme on les connaît, la roselière, permet de garder l’eau à l’intérieur de la zone humide et donc de ne pas en avoir dans les villes. Ensuite, lors de sécheresses, elle a la capacité de restituer l’eau pour que nous on en ait au robinet ou pour les activités agricoles. Enfin la zone humide joue un rôle de barrière avec la mer pour empêcher l’eau salée de rentrer sous la nappe phréatique et dans le sol.”
Le déclin de ces milieux menace aussi les nombreuses espèces qui en dépendent. La journée mondiale organisée le 2 février vise à sensibiliser le public et à faire connaître ces espaces désormais protégés. Aujourd’hui, l’équilibre des zones humides est menacé par le réchauffement climatique.