Béziers : deux conducteurs de bus licenciés en un mois, les syndicats dénoncent des licenciements abusifs et scandaleux

En l’espace d’un mois et demi, deux conducteurs de bus viennent d’être licenciés chez Vectalia, le groupe qui gère les transports urbains et interurbains à Béziers, dans l’Hérault. Force Ouvrière dénonce des licenciements abusifs.

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A Béziers, dans l’Hérault, deux conducteurs de bus du réseau Vectalia, qui gère les transports urbains et interurbains, ont été licenciés en l’espace d’un mois et demi.

Licenciements abusifs 

La direction reproche à Olivier Fontiès de s'être garé en "marche avant" sur le parking du personnel alors que le règlement intérieur l'interdit car le site est classé Cévéso. Elle lui reproche également d'avoir manqué un arrêt de bus : "J’ai d’abord reçu un courrier en février en vue d’un licenciement pour avoir manqué un arrêt, explique Olivier Fontiès, conducteur de bus à Vectalia, un mois plus tard, le 11 mars je reçois un autre courrier de licenciement pour mauvais stationnement de mon véhicule personnel, je me suis garé en marche avant, au lieu de la marche arrière obligatoire, car nous sommes à côté d’un site Cévéso. Ça a été un choc horrible, du jour au lendemain on apprend que l’on a été licencié. Je suis tombé de haut, surtout pour des fautes qui ne sont pas recevables."

Le 5 mai, Olivier Fontiès reçoit son courrier de licenciement pour faute grave. Depuis, il ne travaille plus.

Le deuxième employé, David n'aurait pas porté de masque pour lutter contre la propagation du covid-19, au volant de son bus. Il aurait eu un échange déplacé avec un usager : "Je n'ai pas le souvenir de cet échange, mais la direction dit avoir une lettre du plaignant, avant d'ajouter, c'est violent d'être licencié comme ça après 21 ans dans une entreprise, sans un préavis, sans indemnités."

Les deux employés sont présents dans l’entreprise depuis 15 et 21 ans. Pendant toutes ces années, ils disent n’avoir reçu aucun blâme, ni avertissement. Les deux salariés dénoncent les méthodes de management du nouveau directeur, arrivé en novembre 2020.

Force Ouvrière, le syndicat soutient ces deux salariés licenciés et va même plus loin et dénonce des licenciements abusifs : « Ces licenciements sont scandaleux et surtout ils ne sont pas légitimes », confie Laurent Murcia, du syndicat Force ouvrière 34.

Arrêts maladie en cascade 

Dans une lettre adressée au président de l’agglomération de Béziers Méditerranée, Robert Menard, Gilbert Fouilhe, le secrétaire général de Force Ouvrière dénonce également un nombre important d’arrêts maladie : « Sur 140 conducteurs, 19 sont en arrêt maladie. Cela fait 15% de l’effectif conduite. Il y a même eu des pics à 30 malades ce qui représente 21% des conducteurs. Les arrêts maladie sont  bien souvent le reflet d’un mal-être social. Le nombre de licenciements est tout aussi inquiétant. »

Un ancien chauffeur, licencié pour inaptitude, a accepté de témoigner : "Je parle de mal être au travail, personnellement, j’ai été en arrêt de travail après une altercation avec un voyageur, et je n’ai reçu aucun soutien de ma direction, au contraire. J’ai plusieurs collègues qui sont mal et qui n’osent pas parler. Aujourd’hui, j’ai envie de dire à ces chauffeurs qui n’osent pas s’exprimer que c’est leur avenir qui est en jeu."

Force Ouvrier prévoit d’organiser des actions dès la semaine prochaine devant le site de Vectalia pour alerte sur la situation de ces chauffeurs licenciés : "Le licenciement fait partie de la vie des entreprises. Nous sommes dans une entreprise de 200 salariés qui font en plus un métier avec un contrat de service public et nous avons des consignes à appliquer. Quand on se retrouve à avoir à faire à un cumul de non-respect des consignes, on se retrouve effectivement devant un conseil de discipline, et devant des sanctions. Ça fait partie du monde des entreprises," nous confie Richard Baldacchino, le directeur de Vectalia Béziers.

Les deux salariés licenciés ont saisi un avocat pour contester leur licenciement devant les prud’hommes.

De son côté, la direction, affirme que ces licenciements sont pour fautes graves sans donner plus de précisions. 

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