Dans ce village situé à quelques kilomètres de Béziers dans l'Hérault, des membres du Groupe National de Sauvegarde des Arbres ont fait échoué l'opération d'abattage de 6 platanes prévue ce mardi matin par la mairie.
Dès 6 heures ce mardi 16 août, des membres du Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA) ont garé leurs voitures au pied des platanes menacés d'abattage dans le village de Cers, près de Béziers.
Les élagueurs, qui devaient intervenir ce matin à la demande de la mairie, n'ont pas pu accéder aux arbres et sont repartis sans les toucher.
Parmi les militants locaux, le fondateur du GNSA, le Tarnais Thomas Brail. "Les platanes sont un patrimoine du sud de la France. Avec le canal du Midi [et la maladie du chancre coloré NDLR], on en a déjà perdu beaucoup", précise celui qui n'hésite pas à s'installer dans des arbres menacés pour les défendre.
Avec les périodes de canicule, avec le dérèglement climatique, on sait très bien qu'on a besoin des arbres.
Thomas Brail, fondateur du Groupe National de Sauvegarde des Arbres
Depuis plusieurs années, le quadragénaire est de tous les combats pour la protection des arbres. En mai dernier, il a ainsi passé onze jours dans un platane près de la Tour Eiffel, pour s'opposer aux abattages prévus dans le projet d'installation d'une bagagerie au pied du célèbre édifice parisien.
Une question de sécurité
Pour le maire du village, venu dialoguer avec les manifestants, cet abattage est une nécessité, pour des questions de sécurité. "La route est étroite et il y a une école à 300 mètres", explique Didier Bresson.
Lors de la sortie des classes, les voitures circulent dans les deux sens et il n'y a pas de trottoir. Je veux mettre cette avenue en conformité.
Didier Bresson, maire de Cers
La municipalité justifie l'abattage de ces six platanes par la proximité de l'école primaire et les accidents : il y a trois ans, un automobiliste a perdu la vie contre un de ces arbres.
Un abattage illégal
Pour les militants, la décision du maire est contraire à la loi. Selon l'article L350 alinéa 3 du Code de l’Environnement, l’abattage d’un ou plusieurs arbres longeant une voie de circulation est interdit sauf dérogation accordée par la préfecture.
Pour la municipalité, nécessité fait loi. Et le maire a d'ores et déjà fait savoir sa détermination à faire tomber les six platanes avec ou sans dérogation.